L’ambassade des États-Unis se renouvelle au Zimbabwe. La diplomatie américaine a inauguré jeudi 2 mai, à Harare, une nouvelle bâtisse vue d’un très bon œil par le gouvernement qui y flaire un rapprochement espéré avec Washington.
Le journal pro-gouvernemental The Herald est dithyrambique lorsqu’il s’agit de décrire la nouvelle ambassade des États-Unis. « Un monstre infra structural », sans doute la « plus grande ambassade américaine en Afrique »…
Bâtie avec des matériaux locaux comme la brique et le granite noirs, la construction de la bâtisse a coûté quelque 300 millions de dollars. Pour les États-Unis, cela est non seulement le signe d’une reconnaissance de la culture du Zimbabwe, mais aussi le témoignage d’une amitié durable entre les deux pays, a annoncé le Département d’État dans un communiqué.
Au-delà des conventions diplomatiques, la nouvelle ambassade revêt, au Zimbabwe, un symbole plus fort qui laisse entrevoir un retour de la coopération économique entre Harare et Washington. D’ailleurs, The Herald a cru noter dans le discours de l’ambassadeur américain à Harare un ton plus conciliant lors de la cérémonie d’inauguration. Le journal rapporte, en effet, que le diplomate américain a loué les efforts du Zimbabwe pour respecter sa constitution, et a par ailleurs promis de renforcer les relations en termes de commerce et d’investissements.
Rassurer les Etats-Unis
À son arrivée au pouvoir en 2017, le président Emmerson Mnangagwa a promis de redresser l‘économie amorphe du Zimbabwe, en mobilisant notamment les investisseurs. Mais de la parole à l’acte, le fossé paraît encore grand. D’autant que les élections de juillet 2018 ont été émaillées de graves violences, faisant craindre de la perpétuation des méthodes Mugabe qui lui avait valu la suppression de nombreuses aides internationales.
Les Etats-Unis avaient entre autres conditionné la levée des sanctions contre le Zimbabwe au respect des libertés et des droits fondamentaux de la population. Mais aussi, à la bonne gouvernance et au respect de l’opposition. Début mars, le pays de Donald Trump prolongeait ses sanctions, estimant que ces conditions n’avaient pas été respectées.
De son côté, Harare tente tant bien que mal de satisfaire aux exigences de ses bailleurs internationaux. À preuve, mi-avril, le président Emmerson Mnangagwa s’engageait à indemniser à hauteur de 18 millions de dollars les fermiers blancs âgés, expulsés de force lors de la réforme agraire controversée ordonnée par Robert Mugabe.
Africanews
Laisser un commentaire