Parmi ces partis figure l’UFDG de l’opposant en exil Cellou Dalein Diallo, ou encore le RPG, le parti de l’ancien président Alpha Condé.
Le pouvoir militaire guinéen remodèle le paysage politique du pays. Plus de 50 formations ont été interdites par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Officiellement, ils n’auraient pas répondu aux critères d’évaluation des partis.
Le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a rendu public le rapport d’évaluation des partis politiques au compte de l’année 2024.
Dans un document officiel, le ministère déclare « la dissolution de 53 partis politiques », la suspension de 54 autres et la mise sous observation de 67 autres formations politiques.
Parmi elles figure l’Union des forces démocratiques de Guinée, dirigée par le politicien en exil Cellou Dalein Diallo, ou encore le RPG, le parti de l’ancien président Alpha Condé.
Parmi les partis politiques suspendus, le Parti démocratique de Guinée (PDG-RDA) de l’ancien dictateur et premier président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré.
« Près de 300 partis politiques, c’est énorme »
Oyé Guilavogui Secrétaire général du PDG-RDA ne conteste pas les résultats de l’évaluation, il déplore plutôt la situation dans laquelle son entité se retrouve.
Selon lui, « c’est malheureux, c’est regrettable mais c’est la triste réalité. Nous, nous allons prendre toutes les dispositions qui s’imposent au niveau de l’administration pour pouvoir retransmettre les documents authentiques conformément aux statuts et règlements intérieurs du parti politique ».
Dans les rues de Conakry la capitale guinéenne, le sujet alimente les débats. Ibrahima Kaba estime ainsi que « c’est une bonne chose. Chez nous, en Guinée, il y a pléthore de partis politiques. L’administration du territoire a fait un travail et a demandé aux partis politiques de se préparer. Ils ont envoyé des documents au préalable à traiter. C’est sur cette base qu’ils ont fait leurs évaluations ».
Un autre citoyen Mamadou Dian Diallo, assure « soutenir l’idée du gouvernement. Nous sommes un petit pays. Un petit pays qui a près de 300 partis politiques, c’est énorme. La plupart de ces partis ne sont pas connus dans leurs localités, communes et régions ».
Des doutes sur l’impartialité de l’Etat
Mamadou Kaly Diallo est, lui, un activiste de la société civile. Alors qu’une possibilité de voir l’actuel président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, se porter candidat aux futures échéances électorales n’est pas écartée, il suspecte des objectifs cachés derrière l’évaluation des partis en cette période.
Mamadou Kaly Diallo note qu’il « faut se poser des questions sur l’opportunité et le timing. C’est le ministère de l’Administration qui a agréé les partis politiques légalement constitués. Pourquoi il n’avait pas élaboré des critères objectifs avant et être rigoureux par rapport aux critères avant d’agréer ces partis politiques ? Est-ce qu’il ne fallait pas créer les conditions d’organisations des élections transparentes, laisser les populations choisir ? Et en fonction des résultats obtenus, fixer des barèmes pour dire que les formations politiques qui n’atteignent pas tel pourcentage vont disparaître ? Une telle mesure aurait permis de voir la position impartiale de l’Etat. Mais au moment choisi, il y a beaucoup de suspicion. Il y a beaucoup d’interrogations sur l’éventuelle participation du CNRD et même de son président [aux prochaines élections] ».
DW / Provinces26rdc.com
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