Kinshasa rend hommage à Étienne Tshisekedi

La dépouille d’Étienne Tshisekedi a été exposée vendredi 31 mai au stade de Martyrs de Kinshasa. Il aura fallu deux ans et quatre mois pour que le corps de l’ex-Premier ministre et père de l’actuel président Félix Tshisekedi soit rapatrié dans son pays. Il est mort le 1er février 2017, à Bruxelles, ville où il venait se faire soigner. À 84 ans, il demeurait le principal opposant à l’ancien président Joseph Kabila.

C’est le plus grand stade du pays qui accueille en ce début d’après-midi du vendredi 31 mai 2019 le cercueil d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba pour le début des funérailles officielles et populaires en guise de deuil.

Monté sur un char décoré en noir et convoyé par son dernier garde du corps venu de la lointaine Canada, le cercueil enveloppé du drapeau national sur lequel était posé son dernier béret « Munyere » ; c’est sous les acclamations que le corps de Tshisekedi a été accueilli dans un stade plein comme un œuf.
Sa veuve Marthe Kasalu en tête, les invités de son fils président de la République Félix Tshisekedi ainsi que leurs membres de famille avaient eu à lui rendre les ultimes hommages en comité intime dans l’enceinte même des installations de l’Hôpital du Cinquantenaire.
Vendredi 31 mai, Félix Tshisekedi devait se recueillir au stade devant la dépouille de son père et mentor, en compagnie de trois de ses homologues africains : le Rwandais Paul Kagame, l’Angolais Joao Lourenço, le Congolais Denis Sassou-Nguesso et le centrafricain Faustin Archange Touadera mais aussi le Vice-Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, l’ivoirien Guillaume Soro.
Dans la matinée, le président Tshisekedi avait tenu une réunion tripartite, avec les présidents angolais et rwandais.
La présence à Kinshasa de Paul Kagame pour la première fois depuis des années marque le réchauffement entre les deux pays. Président en exercice de l’Union africaine (UA) en janvier, Paul Kagame avait alors émis des « doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires », donnant Félix Tshisekedi vainqueur de l’élection présidentielle. Mais, ce dernier s’était rendu à Kigali où il avait visité le mémorial aux victimes du génocide perpétré contre les Tutsis, une première pour un président congolais.

Le retour d’Étienne Tshisekedi sur la terre de ses ancêtres, où il va recevoir une sépulture samedi 1er juin, est un signe d’apaisement. Depuis sa mort, sa dépouille reposait dans un funérarium de la capitale belge, faute d’accord entre sa famille et l’ancien régime du président Joseph Kabila pour son rapatriement et l’organisation des obsèques. À l’époque, le parti des Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), contestait le maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de la fin de son mandat en décembre 2016.

La situation s’est éclaircie avec l’investiture le 24 janvier de Félix Tshisekedi. Il a reçu les attributs du pouvoir présidentiel des mains de Joseph Kabila, qui a gardé le contrôle des autres leviers de commande.
Alors qu’ils avaient annoncé leur présence pour prendre activement part aux hommages rendus au Sphinx de Limete par toute la nation congolaise, les leaders de Lamuka, et particulièrement Moise Katumbi et Martin Fayulu, ont été les grands absents de cette cérémonie d’hommage.

D’après certaines informations en provenance de cette plateforme de l’opposition, on aurait fait comprendre aux membres de Lamuka que leur présence était indésirée faisait allusion à un communiqué qui proviendrait de la police indiquant que « la présence des leaders de Lamuka n’était pas souhaitable pour des raisons sécuritaires et protocolaires ».

La cérémonie officielle des obsèques d’Etienne Tshisekedi doit se tenir ce samedi, une messe sera dite par Mgr Fridolin Ambongo, l’Archevêque métropolitain de Kinshasa, avant la levée du corps et son inhumation dans un mausolée de Nsele construit à cet effet.

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