Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Félix Antoine Tshisekedi (Fatshi), la situation des Droits de l’homme s’est nettement améliorée en République Démocratique du Congo, notent plusieurs observateurs. Ils estiment que sous Joseph Kabila, la situation des droits de l’homme au pays de Patrice Emery Lumumba était très catastrophique.
Pour le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), cette légère baisse des violations des droits humains serait notamment due à l’annonce de la réouverture de l’espace démocratique par le nouveau président Félix Tshisekedi. Arrivé aux affaires dans un contexte tendu caractérisé par la répression des manifestations et l’emprisonnement d’opposants et des acteurs de la société civile ainsi que leaders des mouvements citoyens par le précédent régime de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a, dès son investiture, donné le ton de sa présidence en «lançant un appel à toutes les instances d’autorité à veiller au respect des Droits humains» et en s’«engageant personnellement à bannir toutes formes d’abus».
Le président de la République Démocratique du Congo, a été l’invité exceptionnel de l’émission Internationales sur TV5MONDE le dimanche 22 septembre 2019. Il a répondu aux questions de TV5MONDE et du journal Le Monde dans un entretien de 50 minutes, enregistré à Bruxelles, lors de sa première visite officielle en Europe. « Les droits de l’Homme, c’est ma priorité », disait Félix Tshisekedi que certains acteurs de la société civile surnomment « champion des droits de l’homme ».
Parce que depuis son arrivée au pouvoir, Fatshi a entrepris des reformes dans le secteur des Droits de l’homme et la lutte contre l’impunité.
Parmi ces chantiers, la lutte contre les groupes armés figure au premier rang. Responsables de viols, de tueries et de toutes sortes de violation des droits et de la dignité humaine dans l’Est du pays, l’éradication des milices armées est la priorité de Félix Tshisekedi.
Tout comme la cohésion sociale, la réhabilitation du système social, la lutte contre la corruption ou encore la promotion de la liberté de presse. Le chef de l’Etat congolais avait pris part le 3 mai 2019 à la cérémonie commémorative de la journée nationale de la liberté de presse en RDC pour montrer son engagement d’accompagner les journalistes congolais dans leur combat pour la liberté de la presse.
Ferme engagement de soutenir un moratoire sur les arrestations des journalistes
En marge du Forum de Paris sur la Paix qui s’est tenue du 11 au 13 novembre 2019, le Président Félix Antoine Tshisekedi, invité d’honneur de ce Forum avait accordé, mardi 12 novembre 2019, une audience à une délégation de Reporters sans frontières (RSF) et de Journaliste en danger (JED), conduite par Christophe Deloire (Directeur général de RSF) et Tshivis Tshivuadi (Secrétaire général de JED).
Ce fut une occasion de faire l’état des lieux de la situation de la liberté de presse depuis son accession au pouvoir. Une situation marquée par une accalmie précaire dans les attaques contre les journalistes et les medias. Tout en saluant les déclarations du nouveau pouvoir de Kinshasa en faveur de la promotion de la liberté de la presse, JED et RSF lui ont demandé de prendre des mesures concrètes pour renforcer l’accalmie constatée.
A la demande de ses interlocuteurs, le Président Tshisekedi a promis de soutenir, en concertation avec le ministre de la Justice et le Procureur général de la République, l’adoption d’un moratoire sur les arrestations et emprisonnements des journalistes, en attendant l’adoption par le Parlement de la loi sur la dépénalisation des délits de presse. Le Président Tshisekedi s’est montré très intéressé par l’initiative de JED et de RSF de la mise en place d’un mécanisme national de protection des journalistes.
« J’attends de vous des propositions concrètes pour la mise en place de ce mécanisme et je vous garanti de ma volonté de soutenir toutes les initiatives en faveur de la presse », a dit le Président. Des avancées majeures En attendant les résultats concrets dans ces différents secteurs, c’est dans le domaine politique que les défenseurs des droits de l’homme notent des avancées majeures notamment les mesures prises dans le cadre de la décrispation politique.
Félix Tshisekedi s’est engagé à supprimer les cachots secrets de l’ANR, chose faite. Il a ouvert l’espace politique et médiatique comme en témoignent les meetings de l’opposition et le temps d’antenne accordé aux opposants dans les médias publics. Il a promis d’ouvrir la voie au retour d’exilés, un processus déjà en cours avec, entre autres, le retour en fanfare de Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et opposant emblématique à Joseph Kabila.
Longtemps déclaré persona non grata sur le territoire congolais, Paul Nsapu, vice président de la FIDH a visité le Congo à trois reprises sous l’ère Félix Tshisekedi. Ce qui était impossible sous Kabila. Dans le cadre de la décrispation politique, il faut noter le retour au pays de Floribert Anzuluni, coordonnateur national du Mouvement citoyen Filimbi, d’Antipas Mbusa, ancien chef rebelle du RCD/K/ML, de l’homme d’affaires Sindika Dokolo, de Salomon Idi Kalonda, de Francis Kalombo, d’Olivier Kamitatu…
Un bilan largement positif car Félix Tshisekedi a procédé à la libération des prisonniers politiques et d’opinion. Les cas de Diomi Ndongala, Franck Diongo, Me Yangambi… l’attestent. Il faut dire que si les réformes engagées par le nouveau pouvoir suscitent de l’espoir, Paul Nsapu estime qu’il reste encore beaucoup à faire. Il attend, par exemple, une clarification de la part des nouvelles autorités au sujet de la violence armée perpétrée par des groupes étrangers sur le sol congolais, mais aussi l’amélioration du bien-être social des Congolais. C’est la clé, selon lui, pour parler d’un véritable État de droit.
Les défis qui attendent Fatshi
Le chef de l’Etat congolais doit prendre des mesures pour que la justice soit faite aux victimes des massacres de décembre 2018 de Yumbi (province du Mai-Ndombe) commis sous Joseph Kabila. En effet, des 16-17 décembre 2018, des centaines de membres de l’ethnie Batende ont tué plus de 500 membres de l’ethnie Banunu dans le territoire de Yumbi, dans l’ouest de la RD Congo. Les assaillants ont aussi violé des femmes et pillé plus de 1.500 maisons. Les autorités devraient prendre toutes les mesures possibles pour traduire les responsables en justice, note HRW.
«Le gouvernement congolais doit prendre davantage de mesures pour traduire en justice les responsables des massacres de Yumbi commis l’an dernier », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. De l’autre coté, HRW déplore l’impunité dont bénéficient des officiels congolais sous sanctions de l’Union européenne.
Aucun des 14 individus sanctionnés n’a fait l’objet d’une enquête ou n’a été amené à répondre devant la justice de ses violations présumées des droits humains, et rien n’indique qu’ils vont se comporter différemment au sein d’une nouvelle administration, regrette HRW. Se démarquer de Kabila Human Rights Watch (HRW) a appelé le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à prendre des mesures « puissantes » pour marquer une rupture nette avec les pratiques « abusives » et de corruption qui ont caractérisé la présidence de son prédécesseur, Joseph Kabila.
Dans une lettre rendue publique, HRW dit saluer les premières initiatives prises par l’administration Tshisekedi depuis son entrée en fonction le 24 janvier afin d’améliorer la situation des droits humains en RDC. L’ONG encourage aussi le chef de l’Etat congolais à « faire de la protection et de la promotion des droits humains une priorité absolue » tout au long de son mandat de cinq ans.
« Nous espérons plus particulièrement que vous œuvrerez à instaurer des changements systémiques afin de mettre fin aux cycles de violence et d’abus, alimentés par une impunité et une corruption généralisées, qui frappent le pays depuis bien trop longtemps », ajoute le courrier.
« Nous vous exhortons à prendre des mesures puissantes, audacieuses et concrètes, afin de marquer une rupture nette avec les pratiques abusives et de corruption qui ont caractérisé la présidence de votre prédécesseur, Joseph Kabila », poursuit HRW.
La Tempête /Provinces26rdc.net
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