La machine de l’État ne tourne pas encore à plein régime. Outre la présidence de la République qui aurait déjà fait exploser ses allocations budgétaires pour l’exercice 2019, les autres institutions de la République baignent dans la disette.
C’est le cas du Parlement et du gouvernement où les frais de fonctionnement tombent au compte-gouttes. On n’est pas loin d’une paralysie de l’État. Évidemment, c’est le chef de l’État Félix Tshisekedi qui en portera le chapeau. Certains y voient la main noire du FCC qui cherche par tous les moyens à faire chuter la cote de popularité du chef de l’État qui stagne depuis quelques mois.
À quelques mois de la clôture de l’année budgétaire 2019, le gouvernement s’est imposé une discipline de ne dépenser que sur base des prévisions réalistes de recettes. Entre-temps, il y a des dépenses contraignantes telles que les frais de fonctionnement des institutions qui s’accumulent.
Depuis un temps, c’est la disette dans les institutions publiques. Hormis la présidence de la République où les frais de fonctionnement ont presqu’explosés à la suite de nombreux voyages à l’étranger du chef de l’État Félix Tshisekedi, d’autres institutions, notamment les deux chambres du Parlement et le gouvernement, sont obligées de serrer la ceinture pour se maintenir en vie.
Au niveau du gouvernement, on apprend que les frais de fonctionnement des ministères sont devenus aléatoires. Les cabinets ministériels sont presqu’à l’agonie. Au Parlement, c’est aussi la désolation. Dans la chambre basse du Parlement, les députés nationaux ne sont toujours pas fixés sur la hauteur réelle de leurs émoluments. Ils doivent se contenter des primes qui leur sont encore versées sans base évidente.
« Depuis notre investiture, nous sommes payés au compte-gouttes. Après calcul, mes émoluments n’ont jamais dépassé la barre de 4.300 Usd. En plus, ils ne sont jamais payer du coup. C’est généralement par palier », confiait à notre rédaction un élu national de la province du Kwilu.
Dans les cabinets ministériels, c’est aussi la détresse. « Le cabinet tourne au ralenti. On ne sait pas fonctionner. Les frais de fonctionnement sont presqu’inexistants. Et quand ça tombe, ce ne sont que des miettes. On est coincé », a indiqué, dépité, un membre d’un cabinet ministériel.
Dans l’administration publique, la grogne gagne également du terrain. « Le gouvernement ne veut pas libérer nos primes mensuelles. Nous allons bientôt descendre dans la rue pour porter haut nos revendications », tempêtait un agent du ministère des Mines. Ils ne sont pas les seuls à hausser le ton.
Au Sénat, réputé chambre des sages, les sénateurs essaient encore de contenir leurs émotions. Mais, pour combien de temps ? C’est tout le problème.
Dans ces conditions, il faut craindre un blocage du fonctionnement des institutions publiques. Les premiers signes de friction sont déjà visibles.
À l’Assemblée nationale, sa présidente, Jeannine Mabunda, pourrait en être la première victime. Entre la présidente de la chambre basse du parlement et les députés nationaux, il y a déjà un grand fossé qui se crée. À la base, il y a bien évidemment les députés qui ne sont pas d’accord du traitement qui leur est réservé, contrairement aux législatures 2006 et 2011. Pour eux, Jeannine Mabunda en serait le principal responsable. Alors qu’en réalité, l’Assemblée nationale, tout comme le gouvernement ainsi que d’autres institutions de la République paient le prix de l’impasse financier des comptes publics.
Où se trouverait alors le blocage ?
La question est dans toutes les lèvres. C’est vrai que depuis l’entrée en fonction du gouvernement Ilunga Ilunkamba, il y a un grand travail d’assainissement des comptes publics qui est entrepris, mais cela, notent nombre d’experts, ne peut pas empêcher l’État de garantir le bon fonctionnement de ses institutions. Le problème, disent-ils, serait ailleurs. Sans doute, sur le terrain politique.
En effet, la plupart de ces observateurs s’accordent à dire que le blocage, apparemment artificiel, des institutions serait, une fois de plus, l’œuvre du FCC qui voit mal le chef de l’État Félix Tshisekedi prendre de l’ampleur dans l’opinion publique. Au niveau du FCC, on a donc imaginé un plan pour créer une pénurie virtuelle de moyens de l’État, dans l’objectif de contraindre les institutions à l’agonie. Ce qui, à terme, devrait les pousser à honnir le président de la République.
Ce n’est qu’une hypothèse. Mais, les faits sur le terrain légitiment cette thèse. Depuis ce week-end, les deux leaders du FCC et du CACH se sont retrouvés dans la périphérie de Kinshasa pour harmoniser leurs vues. C’est la preuve qu’il y a des grains de sable dans l’engrenage.
Espérons que les deux partis sauront aplanir le plus rapidement possible leurs divergences pour libérer, enfin, la machine de l’État. Sinon il faut craindre une panne sèche à l’échelle institutionnelle.
Et pour cela, le FCC n’hésite pas un seul instant d’utiliser toutes les armes à sa disposition pour faire plier Félix Tshisekedi.
Le Potentiel /Provinces26rdc
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