Dans une interview exclusive accordée à Ouragan, le révérend Paul Mukendi n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur les cent premiers jours du gouvernement Suminwa. Avec une franchise déconcertante, il dépeint une situation sociale alarmante. L’homme de Dieu a pointé du doigt l’inaction de l’exécutif et la corruption omniprésente au sein des institutions. Pour lui, seule une refonte totale de l’État pourrait inverser la tendance.
Le pasteur du Centre évangélique parole de vie a laissé entendre que le deuxième mandat du président Félix Tshisekedi devait être celui des réformes et du bien-être du peuple. Mais, s’est-il attristé, jusqu’à présent il y a rien. « On ne peut pas dire qu’il y a eu quelque chose d’extraordinaire. La souffrance sociale persiste et la population est abandonnée à son triste sort », se désole le proclamateur de l’Evangile.
Un gouvernement pris en otage par la corruption
La corruption est un fléau profondément enraciné dans les rouages de l’État, au point de devenir une véritable mafia, réprouve le père spirituel. « Les politiciens ont déjà pris les institutions du pays en otage, il y a beaucoup d’argent qui sort de gauche à droite, mais la population est abandonnée à son triste sort », a-t-il vociféré.
Malgré les constructions des immeubles qui fleurissent un peu partout à Kinshasa, le chef religieux regrette que celles-ci ne bénéficient guère aux citoyens : « Où sont les appartements ou des logements qui peuvent profiter au peuple ? » a-t-il interrogé. Outré, l’évangéliste a désapprouvé un système économique qui laisse les Congolais sans salaire décent et une monnaie locale qui continue de s’effondrer face au dollar.
Mutamba, meilleur élève de Tshisekedi
Le révérend Mukendi a encensé l’esprit de lutte contre la corruption incarné par le ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba. Toutefois, le berger a mis des réserves quant à ses méthodes employées. Pour lui, bien que le garde de Sceaux ait de bonnes intentions, mais ses actions risquent de créer une « crise judiciaire » difficile à maîtriser. « Même si demain les choses s’avèrent être correctes, un magistrat prend une décision, personne ne prendra ça au sérieux. C’est un couteau à double tranchant », a-t-il averti.
Prenant la voix de la sagesse, Paul Mukendi a conseillé que cette guerre contre la corruption soit menée de manière méthodique et planifiée en concert avec le chef de l’État, plutôt que de sombrer dans le populisme. De plus, il a encouragé les dirigeants à prendre des mesures concrètes pour améliorer le quotidien des Congolais. « Il faut contrôler et améliorer le quotidien du peuple congolais », a-t-il insisté avant de rappeler que l’heure est venue pour remettre le peuple au cœur des priorités nationales.
Sommet des Églises de réveil : opportunité pour l’unité et la cohésion
En ce qui concerne le sommet des Églises de réveil prévu en octobre, le révérend Mukendi a fait part de ses réticences quant à sa participation, mais il a tout de même souligné l’importance de l’événement pour l’unité et la cohésion. « Ce qui est vrai, on ne parviendra jamais à parler le même langage. Mais Paul (de la Bible) dit : au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. Si c’est de cette façon, ce n’est pas mauvais », a-t-il déclaré. Le prédicateur joue à la prudence car, conclut-il, il n’a pas encore reçu d’invitation.
Ouragan / Provinces26rdc.com
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