Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC (Miss-RDC), qui accuse cette mission de non-assistance à population en danger et d’oublier sa tâche première de stabilisation pour se confondre à d’autres organisations des Nations unies, en voulant dissimuler ses faiblesses derrière des préoccupations urgentes telle la maladie à virus Ebola, demande d’emblée au Conseil de sécurité et au gouvernement de la RDC de retirer cette mission.
Le Miss-RDC a profité de la conférence de presse organisée, le samedi 28 décembre 2019, pour renouveler sa position par rapport au mandant de la Mission onusienne en RDC. Ces organisations de la société civile réunies au sein de ce regroupement ont saisi le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, « pour lui rappeler les vœux de la population congolaise de voir la Monusco partir et quitter le sol congolais, au regard de son bilan de 20 ans, un bilan catastrophique qui consacre les tueries de plus de 12 millions de morts, reconnus mondialement et ceci en présence des casques bleus observateurs et complice ».
Par rapport au renouvellement du mandat de cette mission, le Miss-RDC a dit constater une ignorance délibérée par les acteurs politiques nationaux et internationaux de par la mission qui justifie la présence de cette mission en RDC et « qui tourne autour de la stabilisation et plus la protection des civils dans un pays où nombreuses institutions sont encore à réformer, notamment les Forces armées de la RDC». L’indignation de notre Mouvement, écrivent ces organisations, est de constater que les cinq pays membres du Conseil de sécurité et le gouvernement congolais ont renouvelé le mandat d’une Monusco que la population pointe du doigt pour son incompétence. «Il est ridicule, après avoir sollicité l’aide à un partenaire puisque limité, que ce dernier continue à te rejeter de nouveau la balle affirmant dans toutes ces résolutions qu’il vous incombe en premier de protéger votre population. A quoi alors consiste le secours d’une telle mission dans un pays en proie à des cycles récurrents des violences persistantes ? », s’est demandé le Miss-RDC.
Une plainte en justice contre la mission onusienne en RDC
A travers sa Cellule d’actions aux initiatives sécuritaires, Case/RDC, les experts de ce mouvement travaillent déjà sur la saisine imminente des institutions judiciaires compétentes pour instruire un dossier de plainte contre la Monusco en rapport avec la non-assistance aux victimes des hostilités de guerre et de massacre. «Le chef de la Monusco, Leila Zerrougi, ayant appelé publiquement à un dialogue avec les tueurs dont jusque-là l’identité reste inconnue, devra livrer au peuple congolais les noms de ces égorgeurs avec qui nous allons dialoguer », a indiqué ce mouvement.
Ce mouvement appelle également à la responsabilité de la Cour pénale internationale (CPI) conformément aux différentes résolutions des Nations unies et aux multiples rapports des experts de l’ONU qui appellent à lancer des mandats d’arrêt contre les officiers sous sanctions internationales et autres complices des massacres à l’est du pays. « Le peuple congolais veut voir la Communauté internationale s’activer à ce qu’ils soient déférés devant de la CPI ou autres juridictions à l’instar d’un Tribunal pénal pour la RDC à mettre en place », a souligné ce mouvement qui fait, par ailleurs, savoir que le dossier référencé OTP-CR-110/17 sur les massacres de la population civile en territoire de Beni, dans l’est de la RDC a déjà été introduit à la CPI. Au–delà de la correspondance que le mouvement compte transmettre au procureur de cette institution internationale, poursuit le Miss-RDC, nous exhortons toute la société civile congolaise et tout Congolais épris de paix de nous faire parvenir des éléments supplémentaires à envoyer au chef de l’unité des informations et des éléments de preuve au bureau du procureur de la CPI.
« No guerre, no job »
Le Miss, qui affirme n’avoir jamais été contre l’ONU dite communauté internationale, par ailleurs, se demander pourquoi renouveler le mandat d’une mission qui visiblement vient de démontrer, vingt ans durant, ses contre-performances sur le terrain. « Les experts de l’ONU sont-ils en cours des stratégies pour trouver une nouvelle formule plus adaptée et capables de protéger efficacement la population civile et éradiquer les violences en RDC ? » s’est demandé ce mouvement qui dénonce la mauvaise foi de cette communauté internationale de vouloir réellement œuvrer pour la fin de la guerre et qui dit donner raison aux dires de « No guerre, no job ».
Ce mouvement déclare, en outre, trouver en résolution 2502, une insouciance de la sacralité de la vie humaine et inconscience de la gravité de la situation, quand cette dernière stipule « sans honte » que la Monusco ne peut intervenir que « lorsqu’il y a lieu et lorsqu’elle le peut », jouant ainsi sur les mots et se moquant du peuple congolais comme pour vouloir dire que l’intensité des massacres est encore moindre pour qu’elle se donne à la véritable protection des civils. « Et c’est comme ça que vingt ans après, cette résolution exhorte, non à agir efficacement mais plutôt à étudier encore la façon dont elle peut s’appuyer sur ses outils pour améliorer ses capacités en matière de protection, de collecte d’informations et d’appréciation de la situation, pour mener à bien les activités prescrites par son mandat. Quelle légèreté! », s’est écrié le mouvement.
Le Miss-RDC exhorte donc le Conseil de sécurité et le gouvernement congolais de retirer cette mission onusienne. « La mission n’ayant plus des rubriques pour endormir le peuple congolais, le Mouvement des indignés annonce la poursuite de ses actions de terrain contre la Monusco et appelle toute la population congolaise à se mettre débout pour le départ de cette mission budgétivore et exiger l’envoi d’une force d’intervention rapide et adaptée, soucieuse de la protection des civils et de l’éradication de tous les groupes armés nationaux et étrangers », ont dit ces associations.
Par ailleurs, le Miss-RDC, qui se fonde sur le point 5 en rapport avec le droit de la personne qu’évoque la résolution 2502, s’indigne de constater que le Conseil de sécurité appelle plus à sanctionner les auteurs des actes de violence contre les infrastructures de la Monusco. « Bien qu’en tant qu’un mouvement pacifique condamnant ce genre de comportement, Miss-RDC fait savoir que la Monusco oublie que le fait pour elle de n’avoir pas apporté assistance aux personnes en danger constitue aussi bien un objet de sanction. Elle tombe dans son propre piège, en livrant un peuple en danger à la merci d’une extermination programmée à la suite de sa passivité complice », a indiqué le mouvement.
Adiac-Congo /provinces26rdc.net
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