Le bilan des tornades qui ont dévasté une partie du centre et du sud des États-Unis s’établissait à 88 morts, lundi, tandis que des dizaines de personnes sont encore portées disparues. Le président américain se rendra dans Kentucky mercredi.
Les autorités du Kentucky exprimaient un relatif soulagement, lundi 13 décembre, d’avoir retrouvé vivants une centaine d’employés d’une usine de bougies détruite par l’une des tornades dévastatrices qui ont ravagé le sud et le centre des États-Unis, et fait au moins 88 morts.
La fabrique de bougies MCP, dans la petite ville dévastée de Mayfield, était l’objet de toutes les inquiétudes : ce bâtiment pourtant moderne, où étaient censés se trouver 110 employés vendredi soir, avait été transformé par les éléments en un enchevêtrement de poutrelles et de tôles tordues, laissant redouter un très lourd bilan.
Mais l’entreprise, après de frénétiques recherches dans les décombres, a pu confirmer que 94 de ses salariés étaient « vivants et ont été retrouvés », a annoncé le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear. « Nous avons craint que cela soit bien pire », a-t-il confié lors d’une conférence de presse, y voyant une « lueur d’espoir » alors que huit personnes sont décédées lors de la destruction de l’usine et huit restent disparues.
Des semaines pour avoir un bilan définitif
Le président américain, Joe Biden, qui a assuré « ne pas vouloir gêner » les opérations de secours, se rendra sur place mercredi, ainsi que dans la ville de Dawson Springs, à une centaine de kilomètres de là, pour évaluer les dégâts.
Trois jours après le désastre, le gouverneur Beshear a par ailleurs annoncé qu’au moins 74 habitants avaient perdu la vie dans le seul État du Kentucky. Il a également annoncé, lors de ce point presse, que 109 étaient encore portées manquantes dans son État. Les victimes sont âgées de 5 mois à 86 ans, avait-t-il précisé, très ému, prévenant qu’il faudrait peut-être attendre « des semaines » avant d’avoir un bilan définitif des morts et des dégâts.
En outre, 14 morts ont été enregistrés dans les États voisins du Tennessee (4), de l’Illinois (6), du Missouri (2) et de l’Arkansas (2), ce phénomène météorologique exceptionnel ayant touché six États.
Joe Biden a déclaré, dimanche, l’état de catastrophe majeure dans le Kentucky, permettant de débloquer davantage d’aide fédérale.
« Nous serons présents pour permettre à la population de se relever et de reconstruire », a promis, lundi matin, Alejandro Mayorkas, ministre américain de la Sécurité intérieure, sur la chaîne de télévision CNN.
« La reconstruction est en cours. Ce n’est pas une question de semaines ou de mois, c’est quelque chose qui durera des années », a prévenu le gouverneur Andy Beshear.
« Nouvelle norme »
Les États-Unis font face à une « nouvelle norme » de multiplication des événements météorologiques dévastateurs, s’est alarmée, dimanche, la responsable de l’agence américaine de gestion des catastrophes (FEMA), Deanne Criswell. Elle a notamment souligné la dimension « incroyablement inhabituelle » et « historique » de ces tornades pour cette saison, le mois de décembre étant habituellement plutôt épargné par de tels événements aux États-Unis.
Joe Biden avait, lui, souligné que les phénomènes météorologiques étaient « plus intenses » avec le réchauffement de la planète, sans établir toutefois de lien de causalité directe entre le dérèglement climatique et la catastrophe qui a endeuillé le pays.
Des tornades « histroriques » font au moins 83 morts aux États-Unis
Une série de tornades qualifiée « d’inimaginable tragédie » par le président Joe Biden a ravagé plusieurs villes dans le centre et le sud des États-Unis.
Au moins 83 morts, des maisons aplaties à perte de vue et des enchevêtrements de gravats. Le bilan provisoire était dévastateur samedi 11 décembre après le déferlement sur le centre et le sud des États-Unis d’une série de tornades d’une violence inouïe.
Le président américain Joe Biden a déploré « l’une des séries de tornades les pires » de l’histoire des États-Unis, qualifiant leurs ravages « d’inimaginable tragédie ».
En tout, au moins 83 décès ont été recensés à travers cinq États.
Dans l’Illinois, au moins six personnes sont mortes dans l’effondrement d’un entrepôt Amazon, a annoncé le chef des pompiers d’Edwardsville, précisant que la partie secours des opérations était désormais terminée laissant place à la récupération des victimes.
Les employés du géant de la distribution travaillaient de nuit pour traiter les commandes avant les fêtes de fin d’année.
Le Tennessee a recensé quatre décès, deux personnes sont mortes dans l’Arkansas, tandis qu’au moins un mort est à déplorer dans le Missouri.
Mais c’est le Kentucky, dans le centre-est du pays, qui paie le plus lourd tribut après le passage de ce phénomène météorologique dévastateur touchant particulièrement les immenses plaines américaines.
Après avoir annoncé « au moins 70 morts » dans son État, le gouverneur Andy Beshear a affirmé que « d’ici la fin de journée ou demain », le bilan s’élèverait à plus de 100 décès, précisant même s’attendre à ce que « le chiffre monte de manière considérable ». Il a appelé les habitants à donner leur sang, pour soigner les blessés.
« Un tas d’allumettes »
« Les ravages sont incomparables avec quoi que ce soit que j’ai pu voir dans ma vie, et j’ai du mal à trouver les mots pour les décrire », a-t-il ajouté.
La catastrophe représente « la pire tornade, la plus dévastatrice, et la plus mortelle de l’histoire du Kentucky », a précisé l’élu.
Mayfield, une bourgade de 10 000 habitants, a été à l’épicentre de la catastrophe.
Le coeur de la ville ressemble « à un tas d’allumettes », a affirmé la maire Kathy O’Nan sur la chaîne CNN.
« Les églises du centre ont été détruites, et le tribunal au cœur de la ville a été détruit », a-t-elle ajouté.
« C’est comme si une bombe avait explosé dans notre quartier », a raconté à l’AFP Alex Goodman, une habitante de Mayfield après une nuit éprouvante dans le noir et dans l’angoisse.
Partout dans la ville, des bâtiments ont été éventrés, du métal tordu, des véhicules renversés, et des arbres et des briques éparpillés dans les rues.
Sur un parking du centre, des bénévoles étaient à pied d’oeuvre pour collecter des articles de première nécessité destinés aux familles sinistrées, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Ils rassemblaient notamment des vêtements chauds, des couches pour bébés et des bouteilles d’eau potable, alors que le réseaux de distribution d’eau et d’électricités ne sont plus opérationnels.
Dans l’attente d’un « miracle »
Des employés d’une fabrique de bougies y ont été piégés après que le toit a cédé sous la violence des vents. On était encore sans nouvelle de dizaines d’employés sur la centaine présents.
Aucune personne n’avait pu être sortie vivante des décombres depuis la matinée, laissant craindre là aussi un très lourd bilan.
Le gouverneur Andy Beshear a même parlé de « miracle » si des survivants étaient à présent retrouvés.
Sur une large bande du territoire américain, la nuit a été terrible. « On a eu une alerte à 9 h 30, on nous a dit que la tornade arrivait. C’est venu et c’est reparti comme ça, d’un coup » a raconté à l’AFP David Norseworthy, 69 ans, devant le porche détruit de sa maison.
« On n’a jamais rien vu de tel dans le coin. Là où ça frappe, ça démolit tout ».
Les agences fédérales de réponse aux catastrophes ont déjà commencé à être déployées sur place, a affirmé Joe Biden, qui a promis que « l’État fédéral ferait tout ce qu’il peut pour aider ».
Les chaînes américaines ont filmé le passage des tornades : colonnes noires balayant le sol, illuminées par des éclairs intermittents. Environ une trentaine de ces tempêtes ont déferlé vendredi soir et samedi matin sur les États-Unis.
L’une des tornades a parcouru plus de 400 km, selon le service météorologique national (NWS), alors qu’en moyenne celles-ci ne dépassent pas plus de 6 km de distance.
La police a confirmé déplorer au moins deux décès dans l’entrepôt. Après avoir déploré le bilan attendu des tornades, Joe Biden a souligné que les phénomènes météorologiques étaient « plus intenses » avec le réchauffement de la planète, sans établir toutefois de lien de causalité directe entre le dérèglement climatique et la catastrophe qui a endeuillé vendredi soir le pays.
AFP / France 24 / Provinces26rdc.net
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