L’application stricte du SMIG serait une épine dans le pied de l’État congolais

Depuis l’annonce par le ministre de l’Emploi et du Travail, Ephraïm Akwakwa, concernant l’ajustement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) dans les entreprises et établissements de toute nature en République Démocratique du Congo (RDC), qui passe de 7.075 à 14.500 FC, soit l’équivalent de cinq dollars américains, les langues ne cessent de se délier.

Certains analystes et économistes doutent et mettent en avant plusieurs points, dont l’application de ce SMIG par l’État Congolais avant que les autres ne suivent, ainsi que le caractère informel de l’économie de la RDC.

L’État congolais, premier pour l’application

Al Kitenge, analyste et stratège, a récemment exprimé que l’État doit être le premier à appliquer ce SMIG au profit de ses travailleurs. Il se demande à quelles conditions ce relèvement du SMIG pourrait-il bénéficier aux travailleurs congolais.

« Dans tous les pays du monde, le plus grand employeur est le réseau de distribution, à savoir les supermarchés. Sauf en Chine, où le plus grand employeur est l’armée. Cela signifie que lorsque dans un pays le SMIG est élevé, comme c’est le cas de la RDC, le premier employeur qui devrait le faire respecter est l’État lui-même, et il devra donc l’imposer aux autres opérateurs économiques », note Al Kitenge.

Économie informelle

Malheureusement, en RDC, une grande partie des opérateurs économiques opèrent dans l’informel et dérogent parfois aux règles, regrette cet analyste économique.

Il ajoute que l’augmentation du SMIG détermine une hausse des revenus des personnes, qui peuvent alors dépenser davantage. Cela suscite une consommation supplémentaire, alimentant l’économie domestique, ce qui est une bonne chose en général, se réjouit-il.

Pays extraverti

« Cependant, nous sommes un pays extraverti. Cela signifie que tout l’argent déversé sur le marché va aller acheter des biens importés, ce qui nous oblige à rechercher des dollars pour être en mesure d’importer les biens que les gens consomment généralement. »

C’est le plus grand piège que nous devons relever. Il est essentiel de s’assurer que notre consommation alimente notre production, a fait remarquer Al Kitenge.

Longue attente

Pour rappel, cela fait plusieurs années, soit six ans, que les travailleurs rd-congolais attendaient l’application du décret du Premier ministre Bruno Tshibala, qui fixait le SMIG à cinq dollars américains pour tous les travailleurs du secteur du commerce, y compris les travailleurs sous-traitants.

 

 


Le Potentiel / Provinces26rdc.com

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