Agression rwandaise : « Nous avons peur, non pas de la balkanisation, mais de l’implosion du pays » (Professeur Isidore Ndaywel)

« L’implosion de la République démocratique du Congo doit être redoutée, plutôt qu’une balkanisation du pays, a soutenu samedi un professeur d’université, au cours d’une conférence organisée à Kinshasa sous le thème : « Les rébellions armées dans l’histoire contemporaine du Congo ».

« Ce dont nous avons peur, ce n’est pas de la balkanisation, mais plutôt de l’implosion du pays, ce qui est différent. La balkanisation, c’est une autorité supérieure qui la décide, mais l’implosion, c’est que nous sommes tous là à chanter le debout congolais, mais lorsque nous sommes à Lubumbashi, nous dépendons de la Farine de la Zambie, lorsqu’on est en Ituri on dépend de l’Ouganda, lorsqu’on est à Goma, on dépend du Rwanda », a déclaré le professeur Isidore Ndaywel, directeur général de l’institut congolais d’études approfondies (Icea).

L’historien congolais a indiqué que l’absence de routes et de circulation dans le pays pourrait, en outre, faire que « lorsqu’on est au Kwango, on dépend de l’Angola, et lorsqu’on est à la frontière à l’Ouest, on utilise le franc CFA ».

Au cours de cette conférence, le professeur Ndaywel a également évoqué la question de la sémantique de révolte, de guerre, de mutinerie ou de rébellion.

« Tous ces termes ont été utilisés, et chaque terme a sans doute une connotation particulière. Quand on parle de révolte, souvent, on fait allusion à l’expression qui provient du peuple. Les ouvriers, les travailleurs, les chefs coutumiers, etc. Mutinerie, lorsque ce même mouvement est porté par les forces armées, les militaires, nous avons eu ça. On peut donc voir, aussi, les forces armées qui se révoltent », a-t-il dit.

De la résurgence du mouvement du 23 mars

Le professeur Ndaywel a présenté les raisons qui ont poussé à la résurgence du mouvement terroriste du 23 mars, après sa disparition en 2013.

« Cette rébellion serait à la base d’un conflit ougando-rwandais. À la prise du pouvoir du Président Tshisekedi, la République démocratique du Congo va être bienveillante à l’égard de ces deux pays, mais le Rwanda va estimer qu’on en a donné trop à l’Ouganda. Aussi le Rwanda sera également mécontent de l’adhésion de la RDC à l’East Africa Community (EAC) sans son aval, parce qu’en entrant dans l’EAC, la RDC ne devrait plus payer de taxe pour les exportations des produits puisque maintenant il bénéficie des avantages liés aux pays membres », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « comme les deux pays ne voulaient pas entrer en guerre une fois de plus, ils se sont arrangés pour que tous les deux se tournent contre la RDC. Et cela a commencé le 13 juin 2022 par la ville de Bunagana ».

L’institut congolais d’études avancées (Icea) est une institution privée créée en octobre 2024, qui a pour objectif l’élaboration, le soutien et la promotion des recherches originales et innovantes sur le Congo dans la perspective de la renaissance africaine.

Il a plusieurs domaines prioritaires dont l’éducation et le développement du capital humain.

 

 


ACP / Provinces26rdc.com

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