La taille du cerveau d’Homo, qui a pourtant quadruplé au cours des 6 millions d’années qui se sont écoulées depuis qu’il a partagé un ancêtre commun avec les chimpanzés, a diminué depuis la fin de la dernière période glaciaire.
Des experts américains de plusieurs domaines, dont l’anthropologie, la neuroscience, la génétique et l’écologie, ont partagé leurs études et réflexions afin de dater plus précisément le moment de cette diminution mystérieuse, mais aussi de l’expliquer.
Au cours de ce travail, un ensemble de données concernant 985 crânes humains fossiles et modernes ont été analysées.
Ces données représentent l’évolution du cerveau, au cours des dernières 10 millions d’années, des hominidés et des hominines.
Elles comprennent notamment Australopithecus, Homo du Pléistocène précoce, Homo du Pléistocène moyen, Homo du Pléistocène tardif et Homo sapiens de l’Holocène.
Les scientifiques ont établi que la taille des cerveaux humains a augmenté substantiellement à deux moments, il y a 2,1 millions d’années et il y a 1,5 million d’années, au cours de la période géologique du Pléistocène.
Mieux, ils ont aussi établi que le rétrécissement du cerveau, qui était déjà connu, s’était produit il y a 3000 ans, durant l’Holocène, ce qui est plus récent que les estimations précédentes le montraient.
Notre datation ne soutient pas les hypothèses selon lesquelles la réduction de la taille du cerveau est liée à la réduction de la taille humaine, au passage à un régime agricole ou une conséquence de l’autodomestication, expliquent les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution(Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Nos analyses soutiennent plutôt l’hypothèse selon laquelle la récente diminution de la taille du cerveau serait liée au fait que les humains se sont organisés au sein de groupes sociaux dans lesquels plusieurs cerveaux contribuent à l’émergence d’une intelligence collective, poursuivent les chercheurs.
Comme les fourmis
Bien qu’il soit difficile d’étudier l’histoire détaillée de l’Homo, les impacts de la taille des groupes, de l’organisation sociale, de l’intelligence collective et d’autres forces sélectives potentielles sur l’évolution du cerveau peuvent être comparés aux modèles d’organisation sociale des fourmis, expliquent-ils.
L’anthropologue Jeremy DeSilva du Dartmouth College et ses collègues estiment que la remarquable diversité écologique des fourmis et la richesse de leurs espèces présentent des similitudes avec celles des humains dans certains aspects comme l’instinct social, la taille des groupes, la division du travail et la cognition collective.
Ainsi, les fourmis présentent un éventail de systèmes sociaux permettant de générer et de tester des hypothèses concernant l’augmentation ou la réduction de la taille du cerveau et d’aider à interpréter les modèles d’évolution du cerveau identifiés chez l’humain.
Bien que les humains et les fourmis représentent des voies très différentes dans l’évolution sociale et cognitive, les perspectives offertes par les fourmis peuvent nous informer sur les forces sélectives qui influent sur la taille du cerveau, concluent les chercheurs.
radio canada/provinces26rdc.net
Laisser un commentaire