Le chef de la diplomatie de l’UE en Chine, un sommet en vue

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, est arrivé jeudi en Chine pour défendre la stratégie européenne de « réduction des risques » avec son principal partenaire commercial et jeter les bases d’un sommet cette année.

La visite de Josep Borrell, reportée à deux reprises cette année, doit durer jusqu’à samedi et permettre d’aborder des thèmes comme les relations bilatérales, les questions internationales et le commerce.

Elle a commencé jeudi par un « échange enthousiasmant à Shanghai avec des entreprises européennes sur les défis économiques et commerciaux », a indiqué M. Borrell sur le réseau social X (anciennement Twitter).

« Nous devons relever ces défis, car ni nous ni la Chine ne pouvons ignorer le marché de l’autre », a-t-il souligné. Josep Borrell doit s’entretenir vendredi avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

Le chef de la diplomatie européenne juge cette « visite importante pour discuter des relations entre l’UE et la Chine et des principaux défis régionaux et mondiaux avec les autorités gouvernementales, les universitaires et les représentants du monde des affaires », a-t-il écrit sur X.

Selon l’Union européenne, cette visite de son haut représentant pour les Affaires étrangères –la dernière en date d’une série de dialogues de haut niveau avec Pékin— « devrait déboucher sur un sommet UE-Chine dans le courant de l’année ».

Pas de « découplage »
Les relations sino-européennes se sont tendues depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 car Pékin, qui appelle au respect de l’intégrité territoriale de tous les Etats, n’a pas condamné Moscou.

Bruxelles tente de concilier sa volonté d’être moins dépendant du géant asiatique, notamment sur le plan économique, tout en maintenant des liens solides avec la deuxième économie mondiale sur le commerce, le climat ou encore les droits de l’homme.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE souhaitait une « réduction des risques » avec la Chine mais pas un « découplage » –ce dernier terme fait référence à une rupture plus marquée des relations.

« La Chine se félicite de la visite du haut représentant Borrell » qui « donnera un nouvel élan aux efforts conjoints des deux parties pour relever les défis mondiaux et maintenir la paix et la stabilité dans le monde », a salué mercredi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Alors que la situation internationale est instable et que les défis mondiaux se multiplient, seules la solidarité et la coopération permettront à la communauté internationale de mieux les relever », a-t-il souligné lors d’un point de presse régulier.

« En tant que deux grandes forces mondiales, deux grands marchés et deux grandes civilisations, la Chine et l’Europe ont de vastes intérêts communs », a-t-il déclaré.

Contentieux
Venue en Chine en visite officielle en avril, Ursula von der Leyen a annoncé le mois dernier l’ouverture d’une enquête de l’UE sur le soutien et les subventions des autorités chinoises aux constructeurs nationaux d’automobiles électriques.

Une mesure justifiée par la volonté de défendre l’industrie européenne face à des véhicules vendus selon elle à des « prix artificiellement bas » sur les marchés mondiaux.

La Chine a dénoncé l’enquête, soulignant qu’elle nuirait à ses relations commerciales avec l’UE. « Ce n’est rien d’autre que du protectionnisme pur et dur », juge Pékin.

Le géant asiatique mise depuis longtemps sur les motorisations électriques et a pris une longueur d’avance sur l’Europe, notamment dans les technologies de batteries.

Ses constructeurs s’appuient sur leur immense marché intérieur, le premier au monde, pour conquérir désormais le continent européen grâce aux fortes économies d’échelle dont ils bénéficient.

Début octobre, l’UE a par ailleurs dévoilé une liste de domaines stratégiques qui devront être mieux défendus face à des Etats jugés rivaux comme la Chine –notamment l’intelligence artificielle.

La visite de Josep Borrell devrait également permettre d’aborder la guerre en Ukraine. La Chine se présente comme partie neutre dans le conflit, une position critiquée par l’UE.

 


Le Point/Provinces26rdc.com

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