L’ERC : à terre, Dodo Kamba, le faiseur de Denis Kadima, se fracasse toute crédibilité

Israël Dodo Kamba Balanganay est tombé. Déchu de ses fonctions d’évêque général et de président national de l’Église du réveil du Congo (ERC), le faiseur de Denis Kadima – président de la CENI-perd automatiquement sa qualité de président de la plateforme des confessions religieuses. Une chute libre saluée par plusieurs tendances politiques et sociales en République démocratique du Congo.

L’Assemblée générale extraordinaire de l’Église du réveil du Congo (ERC) tenue le samedi 14 octobre 2023, a précipitamment déchargé l’évêque général Dodo Kamba de ses prestigieuses fonctions de président national et représentant légal de l’Église du réveil du Congo (ERC), principale plateforme réunissant les Églises évangéliques. La décision a été prise par les membres fondateurs et personnalités du Mouvement charismatique de réveil qui constituent la majorité des membres effectifs de la plateforme ERC.

Délinquance financière aiguë

Dodo Kamba est accusé de mauvaise gestion financière et de détournement de ressources confessionnelles et ecclésiastiques, ainsi que de la révision frauduleuse des textes statutaires de l’ERC. Ils lui reprochent également l’utilisation abusive de la réputation confessionnelle, de clientélisme, de démagogie, de cupidité, d’égoïsme et d’exclusion comme mode de gestion. « Les divers fonds provenant des sources officielles et les dotations des partenaires à différentes circonstances sont utilisés comme des frais personnels », ont admonesté les membres fondateurs et les personnalités du Mouvement charismatique de réveil dans leur correspondance du 26 septembre dernier adressée à l’incriminé.

Dans la missive de dégradation punitive de Dodo Kamba, les fondateurs déplorent que le représentant légal déchu ait « chassé » certains d’entre eux de l’ERC, particulièrement le pasteur Albert Kankienza Mwana Mboo, qui a dirigé l’ERC pendant 20 ans. Ils soulignent que Dodo Kamba a fait emprisonner des collaborateurs du général Sony Kafuta, son prédécesseur à la tête de l’ERC. Des agissements gravissimes qui énervent la morale, la religion et le civisme chrétien. « De notre analyse en tant que géniteurs de cette organisation, nous avons noté que votre gestion individualisée de l’ERC constitue un danger et une maladie pour lesquels il faut apporter des remèdes urgents et efficaces », ont-ils indiqué dans cette même correspondance du 26 septembre dernier.

Satisfaction générale

La défenestration de Dodo Kamba Balanganayi est saluée par une bonne partie de la classe politique congolaise. “Pour des raisons tribales, il nous avait imposé un certain Denis Kadima Kazadi, proche de la famille Tshisekedi et membre de l’Udps en Afrique du Sud comme président de la Ceni, un imposteur et incompétent dans la gestion du processus électoral. Aujourd’hui, nous sommes dans l’impasse : des cartes d’électeurs illisibles, les difficultés dans l’acheminement de kits électoraux à temps dans certains coins de la République et l’incapacité programmée d’afficher les listes électorales”, a réagi un membre de l’opposition politique. C’est aussi la lecture de la société civile opposée à l’actuelle administration électorale congolaise : “Dodo et sa bande de prétendues églises de réveil ont été gracieusement logés à l’hôtel du fleuve pendant la période de désignation du président de la Ceni où eux, leurs familles et connaissances mangeaient et buvaient à souhait. Tout ça, c’était pour les amener à contrer le candidat crédible de la Cenco et de l’ECC. À l’occasion, une enveloppe consistante leur avait été distribuée et après avoir fait passer Kadima, ils avaient eu droit à des libéralités de corruption… Malheureusement, leur candidat fait aujourd’hui piètre figure et tout semble être à refaire”, a mentionné un éminent membre de la famille électorale congolaise.

Le même sentiment est partagé de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE). Simaro Ngongo, son président, a tenu Dodo Kamba pour responsable de la débâcle électorale en République démocratique du Congo. “Le révérend Dodo Kamba doit se souvenir du rôle nocif qu’il a joué dans le forcing électoral en RDC. Il doit confesser d’avoir bloqué la démocratie en imposant le candidat Kadima, incapable de stabiliser le processus électoral. Voilà où nous en sommes”, a-t-il écrit sur X.

Cassure coupable de la plateforme des confessions religieuses

Dans une lettre ouverte adressée à Dodo Kamba le 25 mai 2023, la Case avait reproché à l’ancien président de la plateforme des confessions religieuses d’avoir été à la manœuvre de la dislocation des leaders de la plateforme en éloignant un bloc des autres disciplines religieuses, notamment les catholiques et protestants. M. Ngongo faisait observer au représentant légal déchu que son délégué à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) venait de totaliser 22 mois de déshonneur dans sa prestation unanimement contestée comme président de la Centrale électorale de la République démocratique du Congo. “Le parcours de gestion de Monsieur Denis Kadima Kazadi permet aujourd’hui de conclure que le choix fait par votre plateforme avait été teinté de favoritisme et de trafic d’influence”, avait-il blâmé Dodo Kamba tout en rappelant les allégations de corruption soulignées dans le communiqué du 23 juillet 2021, signé par les 8 confessions religieuses traditionnelles de la République démocratique du Congo qui dénonçait « des intimidations et menaces de toutes sortes » dont étaient victimes certains membres de la plateforme pour empêcher les chefs de confessions religieuses d’opérer librement le choix du candidat président de la CENI. “C’est pour la toute première fois que le processus de désignation d’un président de la CENI a été jalonné de tant d’ingérence politique et d’intimidations brutales”, soulignait le courrier Case adressé à Dodo Kamba.

L’organisation pointait l’ancien évêque général de l’ERC après des épopées indignes de certaines sommités religieuses de notre nation. “Il est clair que les six confessions religieuses que vous pilotez militantivement ont planté les prémices d’une gouvernance électorale douloureusement chaotique”.

Une évaluation de la Case partagée aujourd’hui par la plupart des observateurs profondément déçus de cette humiliation collée à l’ensemble de la société civile de la République démocratique du Congo. Il fut recommandé à Dodo Kamba d’en tirer les leçons qui s’imposaient afin de laver le blason terni des leaders religieux de la République démocratique du Congo, mais sans aucune suite favorable. Le processus s’est, par contre, endurci d’incivisme et d’opacité regrettables. Depuis lors, catholiques et protestants se sont détachés du groupe pour évoluer hors des souillures politiques.

Ouragan / Provinces26rdc.com

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