RDC-Kindu : Justice pour SK Della, 15 suspects aux arrêts

Trois semaines après une attaque criminelle ayant ciblé le conseiller spécial de Moïse Katumbi Chapwe, Salomon Idi Kalonda, sa délégation et ses sympathisants, lors de son enrôlement le 17 février à Kindu, les auteurs de cette étourderie commencent à être démasqués.

Le chargé de sécurité personnelle du gouverneur Afani Idrissa Mangala a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, apprend-t-on des sources judiciaires. L’affaire qui ne fait que révéler ses premiers secrets a également atteint le directeur de cabinet du gouverneur, Séraphin Opango, le porte-parole Kaseya et l’intendant Ndelema, tous cités, ont été convoqués et entendus par la justice.

Sentiments de satisfaction exprimés par l’avocat du parti politique Ensemble pour la République, Jacques Ngongo Amisi, qui s’est prononcé sur l’affaire le mardi 7 mars 2023, quelques heures après l’interpellation des premiers suspects. L’avocat confirme la mise sous mandat d’arrêt provisoire des suspects à la prison centrale de Kindu. Il s’agit d’un réseau de quinze présumés auteurs de l’attaque du cortège de Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial, délégué général chargé des stratégies, questions politiques et électorales et haut représentant d’Ensemble pour la République pour la région du Grand Kivu. Parmi les prévenus figure un certain Issa Coco, chargé de sécurité du gouverneur intérimaire du Maniema, Afani Idrissa Mangala.

Satisfaction mesurée du camp Katumbi

Se confiant à Radio Okapi, Me Ngongo Amisi dit saluer le professionnalisme des services de sécurité et de la justice congolaise pour avoir réussi à remonter toutes les pistes jusqu’à identifier les présumés malfaiteurs. “On a initié une plainte contre inconnu. Mais, la justice, vous savez que c’est une machine qui a enquêté et a finalement mis la main sur quatorze personnes, qui sont en détention. Mais, il y a un des malfrats appelé Coco qui est le chargé de sécurité du gouverneur qui a été (placé sous mandat d’arrêt provisoire).

Pourquoi ? Parce qu’il a été cité par un certain Jacques Boer. (Ce dernier) est parmi les gens à qui on a donné de l’argent pour attaquer le conseiller spécial Salomon Idi Kalonda lors de son enrôlement”, a-t-il expliqué. Selon le même avocat d’Ensemble pour la République, le prévenu nommé Jacques Boer a cité nommément le sieur Issa Coco comme étant le commanditaire de cette attaque. Plusieurs autres personnes citées par la même personne seront invitées d’un moment à l’autre en justice, a indiqué maître Jacques Ngongo Amisi.

Parce qu’il y a d’abord Jacques Boer qui avait été auditionné sous procès-verbal et lui a cité plus de cinq personnes, c’est ça l’état de droit. La justice est debout au Maniema ! On est en train de traquer les malfrats ; donc moi, ça ne peut que me réjouir, s’est-il satisfait.
Une attaque criminelle ciblant un staff d’élite de Moïse Katumbi

Lors de cette attaque barbare et criminelle du 17 février, une personne avait trouvé la mort et plus de 20 autres grièvement blessées à la suite des troubles survenus dans un centre d’enrôlement des électeurs à Kindu. Cet incident très mal accueilli dans l’opinion nationale et internationale avait exposé la province du Maniema aux risques de troubles. Il s’en était suivi une vive tension entre les jeunes militants et sympathisants de Moïse Katumbi et des bandes d’inciviques armés de machettes, couteaux et autres armés blanches.

Faisant partie de la délégation de Salomom Idi Kalonda miraculeusement exfiltrée du centre d’enrôlement de l’EP. Mamboleo, les hauts cadres d’Ensemble parmi lesquels se trouvait le député Mike Mukebayi Nkoso, élu de Kinshasa, avait témoigné de la sauvagerie ainsi que de la brutalité exercée sur SK Della et toute sa délégation par des militants des partis politiques au pouvoir.

Selon Mike Mukebayi, ces fauteurs de troubles, membres de l’UDPS, auraient été manipulés par le gouverneur intérimaire de province. “Nous sommes partis du siège de notre parti pour le quartier Basoko où devait s’enrôler Salomom Idi Kalonda. Chemin faisant, nous avons rencontré des jeunes clairement identifiés de l’UDPS qui nous ont attaqués. Comme la procession était longue, nous avons assez résisté jusqu’au centre Mamboleo où le spécial Salomom Idi Kalonda s’est enrôlé.

C’est au sortir du bureau d’enrôlement quand il a exhibé sa carte que nous avons vu des maitres de jeunes identifiés UDPS sortir de partout et nous attaquer. Et nous avons enregistré plus de 20 blessés et des morts”, avait-il fustigé.

Le gouverneur UDPS Afani Idriss Mangala avait réfuté cette thèse tout en reconnaissant honteusement qu’il y avait eu mort d’homme et des blessés. L’opinion qui apprécie les premiers résultats des enquêtes judiciaires, attend fermement le verdict du procès voulu pédagogique afin que justice soit faite.

Les enseignants du territoire de Kailo, dans la province du Maniema, ont déclenché ce mercredi 08 mars 2023, une grève sèche dans toutes les écoles publiques primaires et secondaires de cette partie de la province.  

Selon le président syndical du territoire de Kailo, les enseignants de la sous-division de Kailo réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et le paiement de deux mois d’arriérés (janvier et février 2023) par leur agent payeur Caritas Kindu.

Quelques parents contactés regrettent le fait que les élèves qui ont fait les déplacements des écoles n’ont pas trouvé leurs enseignants mais les portes fermées.

« Ça fait mal avec des grèves à répétition, nos enfants qui sont partis à l’école hier [mercredi] et aujourd’hui [jeudi] n’ont pas trouvé les enseignants à l’école. Ils grèvent oui mais la conséquence ils ne termineront pas le programme. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de payer vite ces enseignants pour ne pas préjudicier nos enfants », a fait savoir Amadi José, l’un des parents.

Signalons que les enseignants du territoire de Kabambare et Kasongo au Maniema sont aussi en grève sèche depuis la semaine dernière pour la même raison.

Les efforts pour atteindre le responsable de la Caritas n’ont pas encore abouti.