Djibouti : Le président Ismaïl Omar Guelleh fête ses 20 ans au pouvoir

Cela fait 20 ans jour pour jour ce mercredi 8 mai qu’Ismaïl Omar Guelleh est au pouvoir à Djibouti. Le chef de l’État en est à son quatrième mandat. En deux décennies, le pays a beaucoup changé. Le confetti d’un million d’habitants situé dans la Corne de l’Afrique est devenu un centre géostratégique. Mais cette montée en puissance internationale n’est pas sans tâche.

En 20 ans, Ismaïl Omar Guelleh a fait passer Djibouti du statut de petite cité endormie, à celui de carrefour stratégique de la géopolitique régionale,situé entre la Corne de l’Afrique, la Péninsule arabique, la mer Rouge et l’océan Indien, là où transitent 20% des exportations mondiales.

Le chef de l’État a fait un pari militaire, en acceptant sur son sol des bases française, américaine, chinoise ou encore japonaise. De quoi apporter des dividendes, une protection et un statut géostratégique unique pour un pays d’un million d’habitants.

Il s’agit de 20 années de recul.Un verrouillage systématique, une répression continue de toute opposition et de toute société civile libre, donc le pays est de plus en plus fermé et de plus en plus verrouillé.

Ismaïl Omar Guelleh a aussi fait le choix des infrastructures, avec la construction, le plus souvent par les Chinois, de ports, oléoducs, chemins de fer, pipelines. Résultat, la croissance de Djibouti tourne autour de 6% et en 20 ans, le PIB a plus que triplé.

La face sombre du développement économique

Un succès en apparence flatteur, mais qui possède une face sombre, puisqu’il ne bénéficie pas à la majorité de la population. 172e sur 189 pays selon l’ONU, Djibouti a perdu 15 places dans le classement mondial du développement sous le règne d’Ismaïl Omar Guelleh.

Nous avons fait un pas de géant. En 1999 étaient inscrits 400 étudiants au centre de formation des professeurs de l’éducation nationale, 20 ans plus tard, nous avons 10 000 étudiants à l’université de Djibouti. Nous avons des infrastructures, nous avons quatre ports qui fonctionnent à plein régime, nous avons des chemins de fer…

Le chômage frôle les 40% et la pauvreté les 20%. Certes le pays est calme, mais il est aussi dirigé d’une main de fer. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent régulièrement l’arbitraire, l’absence de liberté politique, de la presse, d’association.

A 72 ans, le chef de l’État a parfois évoqué la possibilité de passer la main. En tout cas il est en poste jusqu’à au moins 2021.

RFI

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