Alors que plusieurs capitales provinciales tombent aux mains des talibans, le président américain a déclaré mardi que les Afghans devaient «se battre pour eux-mêmes».
Les talibans se sont emparés, dans la nuit de mardi à mercredi, de la ville de Faizabad, dans l’extrême nord-est de l’Afghanistan, la neuvième capitale provinciale à tomber entre leurs mains en moins d’une semaine. «La nuit dernière, les forces de sécurité qui combattaient les talibans depuis plusieurs jours ont été mises sous forte pression. Elles ont quitté Faizabad et se sont retirées (dans des districts proches). Les talibans ont maintenant pris la ville. Les deux camps ont subi de fortes pertes», a déclaré à l’AFP Zabihullah Attiq, député de la province du Badakhshan, dont Faizabad est la capitale.
Le président américain Joe Biden «ne regrette pas» sa décision de boucler à la fin du mois le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, a-t-il dit mardi, appelant les Afghans à trouver «la volonté de se battre». «Je ne regrette pas ma décision», a-t-il ajouté, lors d’un échange avec la presse à la Maison-Blanche.
Les dernières troupes américaines doivent avoir quitté l’Afghanistan le 31 août, mettant un terme à vingt années de guerre pour les Etats-Unis. Depuis que le président démocrate a annoncé cette date butoir il y a un mois environ, les talibans n’ont cessé de gagner du terrain. Ils se sont emparés mardi de deux nouvelles capitales provinciales afghanes, Farah, dans l’ouest, et Pul-e Khumri, dans le nord, d’où les civils fuyaient en masse.
«Volonté de se battre»
Les Afghans «doivent avoir la volonté de se battre» et «doivent se battre pour eux-mêmes, pour leur nation», a encore déclaré le président américain. «Nous avons dépensé plus de 1000 milliards de dollars en vingt ans, entraîné et équipé […] plus de 300 000 militaires afghans», a-t-il dit. Joe Biden a assuré que les Américains allaient «tenir leur promesse» de continuer à soutenir l’armée afghane sur le plan logistique et financier.
Dans le même registre, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a lui souligné mardi que les forces armées afghanes étaient «très supérieures en nombre» aux talibans, et qu’elles avaient «le potentiel d’infliger des pertes plus importantes.» «Cette idée que l’avancée des talibans ne peut pas être arrêtée […], ce n’est pas la réalité du terrain», a-t-il estimé.
Progression rapide
Les talibans, qui avancent à un rythme effréné, contrôlent désormais huit des 34 capitales provinciales afghanes, dont six des neuf du nord du pays, des combats étant en cours dans les trois autres.
Ils ont aussi continué à resserrer leur étau autour de Mazar-i-Sharif, la plus grande ville du nord. Si celle-ci venait à tomber à son tour, le gouvernement n’aurait plus aucun contrôle sur l’ensemble de cette région pourtant traditionnellement férocement opposée aux talibans.
AFP / Le Temps /provinces26rdc.net
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