RDC : Abbé Donatien Nshole « Les confessions religieuses ont échoué »

 »Nous avons échoué. C’est vraiment une triste réalité manipulée par les politiciens. Ça nous donne à réfléchir pour l’avenir. On ne peut accepter que le pays soit bloqué autour d’un nom », regrette, sur Top congo fm, l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Commission épiscopale nationale du Congo (CENCO), après échec des négociations sur la désignation d’un candidat président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) par la plateforme des confessions religieuses.

Il estime que ce qui a manqué  »c’est la liberté vis-à-vis des tireurs de ficelles, des acteurs politiques. Il est évident que le candidat Kadima est porté les politiques. Ce sont les acteurs qui soutiennent sa candidature qui sont venus à l’ECC et chez nous pour négocier ».

Pour lui, « il suffit que les autres se libèrent d’eux. C’est tout »

Déterminisme religieux

Relevant ce qui s’est passé lors de la dernière plénière, l’abbé Donatien Nshole explique qu »’en face de nous, on s’est retrouvé avec un déterminisme religieux qui ne peut malheureusement s’expliquer qu’en politique. Pour eux, on nous a donné ces 72h pour que nous adoptions leur PV entaché d’autant d’irrégularités ».

Il rappelle cependant que  »l’alinéa 5 de l’article 12 de l’actuelle loi portant organisation et fonctionnement de la CENI stipule que si les dossiers d’un candidat n’est pas accepté au niveau du Parlement, parce que je ne vois pas comment l’Assemblée nationale peut accepter un PV entaché d’irrégularités, des gens qui ensemble, n’ont même pas une personnalité juridique ».

Il reste convaincu que « la solution, c’est l’application de l’article 12 et tourner le dossier pour qu’on ait un autre candidat à moins que ce soit une logique de forcing ».

L’Assemblée ne fait pas le choix des candidats

« L’Assemblée nationale n’est pas là pour choisir à la place des composantes. Elle va plutôt réceptionner les pièces en commençant par les procès verbaux, et entamera le processus d’entérinement », rappelle Jacques Ndjoli.

Au moment où les deux grandes confessions religieuses ne sont pas d’accord avec les 6 autres, il estime qu »’Il y a en principe des mécanismes prévus par la charte. Chaque partie évoque d’ailleurs les dispositions de cette charte. Entre les parties prenantes des confessions religieuses, le concept consensus veut dire dépassement des positions des uns et des autres. Il ne faut pas qu’il y ait un vainqueur ni un vaincu. C’est ça la philosophie du compromis,du consensus ».

Le député national et ancien vice-président de la CENI relève que le deuxième problème c’est  »le silence des autres composantes de la société civile. Dans la loi, il est dit que la présidence de la CENI appartient à la société civile/les confessions religieuses. Mais connaissant, il n’y a eu aucune initiative de la Société civile pour amener les différentes parties à dire d’abord ce qui les oppose réellement ».

CENI: l’interprétation de la lettre de Mboso, l’une des causes de l’échec de la réunion du samedi dernier entre religieux ( CENCO)

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Les huit chefs religieux se sont séparés, le samedi dernier en queue de poisson. La plénière de la dernière chance n’a pas abouti à un consensus sur les candidats de cette plateforme à la CENI. Dans une correspondance adressée au speaker de l’Assemblée nationale, datée du lundi 04 octobre, la Conférence épiscopale nationale du Congo ( CENCO) évoque les causes à la base de cet énième échec.

Dans sa missive,  l’épiscopat a noté qu’il n’y a pas eu d’évolution dans les échanges entre les huit confessions religieuses. D’après Monseigneur José Moko, Evêque d’Idiofa et Vice-Président de la CENCO, qui a signé la lettre, à cette plénière de la dernière chance, les chefs religieux étaient confrontés à un conflit d’interprétation de la lettre du président de l’Assemblée nationale accordant un délai supplémentaire aux confessions religieuses.

« …Votre lettre faisait état de l’échec de toutes les tractations menées jusque-là au sein de la plateforme des confessions religieuses pour la désignation de nos deux candidats à la CENI et nous invitait à  harmoniser nos vues en mettant de côté ce qui nous divise, dans le respect de notre Charte et de la loi organique de la CENI », rappelle l’épiscopat dans sa correspondance.

Pour le groupe des six , par contre, le délai supplémentaire des 72 h était  « simplement l’occasion pour renforcer la cohésion en obtenant du Présidium, la reconnaissance »  de leur procès verbal déposé, le 18 août dernier à la chambre basse du Parlement. Les six sont donc restés catégoriques et ont refusé de revenir le lundi 4/10/2021.

« Le groupe des six nous a signifié que cela ne sert pas, autant attendre la position que prendra la Plénière de l’Assemblée Nationale », lit-on dans la correspondance. Une version des faits, qui vient contredire celle soutenue la veille par l’Evêque Dodo Kamba, chef des églises de réveil du Congo et tête de fil des confessions religieuses pro Kadima, qui a affirmé qu’ils n’ont pas été notifiés parle le présidium de la poursuite des discussions le lundi 04 octobre.

Face l’impasse, l’épiscopat soutient, par ailleurs, que le duo ECC-CENCO avait demandé aux six confessions religieuses de changer des candidats. Ce que les six ont refusé de faire.

« Nous constatons que les six autres confessions religieuses fondent leur soit-disant majorité sur une interprétation erronée de l’article 17 de notre Charte et qu’elles ignorent totalement l’article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI. Nous n’avons donc pas trouvé de consensus, malgré notre demande leur adressée de nous présenter d’autres candidatures. Nous n’avons pas voté non plus », ajoute la correspondance.

A en croire le vice-président de la CENCO, un rapport global du Présidium sur le processus de désignation des animateurs de la CENI par la plateforme des confessions religieuses sera envoyé au président de l’Assemblée nationale.


Top Congo Fm /provinces26rdc.net

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