
Phagocytée, tétanisée, fragmentée,… l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social est pratiquement méconnaissable. Le pouvoir finalement obtenu sur fonds d’énormes sacrifices consentis durant plus de trois décennies divise plus qu’il ne rassemble. Depuis que Félix Tshisekedi, une fois élu Président de la République, a cédé les commandes du parti à Jean-Marc Kabund, les querelles frivoles et partisanes sont nées. Enfin, elles n’ont fait que s’accentuer de manière à ternir l’image de l’Udps devenue presqu’un patrimoine politique congolais sur lequel les avides et les complexés de l’impérium crachent, au quotidien, depuis quelques temps.
Hic et nunc, avant que le feu, allumé de l’intérieur, n’embrase ce qui reste de l’essentiel de ce pourquoi le Sphinx s’est longuement battu, il faut absolument intervenir. Félix Tshisekedi qui a presque oublié sa casquette d’homme politique, est censé calmer les tensions et instaurer de l’ordre nécessaire au bon fonctionnement du parti. Un royaume divisé contre lui-même est appelé à disparaître, dit-on.
L’Udps se meurt davantage tous les jours. Obtenir le pouvoir est une chose, mais savoir le conserver en est une autre. Le parti cher à Feu Etienne Tshisekedi connaît des problèmes internes très intenses. Pas plus tard que le mercredi 8 mai 2019, les alentours de la permanence ont été le théâtre d’une violence ahurissante entre les militants pro et anti Jean-Marc Kabund, le président intérimaire de cette formation politique. Une situation qui a poussé la police à procéder à quelques interpellations.
C’est aux abords de 16 heures du mercredi 8 mai qu’un groupe de gens conduit par Jacquemain Shabani, (ancien Secrétaire général de l’Udps devenu actuellement président de la commission électorale permanente du même parti), Victor Wakuenda, (président de la Convention Démocratique) et Fils Mukoko, (Secrétaire national honoraire), a pris d’assaut le siège du parti. D’après des témoignages recueillis sur place, ce groupe tenait, à tout prix, à installer son Quartier général pour tenter de cogérer l’Udps avec Kabund. C’est l’élément déclencheur à la base des affrontements entre les militants de l’actuel exécutif et ceux de la nouvelle troupe.
Qui veut quoi ?
D’abord, il faudra signaler ici que les démarches entreprises par les présidents de la Commission électorale permanente (CEP) et Convention Démocratique (CD), envisageraient la destitution de Jean-Marc Kabund au poste de président intérimaire du parti. Se référant à la dernière décision prise de manière cavalière par la CD, Jacquemain Shabani se considère ainsi comme l’un des membres du directoire qui devraient diriger le parti en cas d’empêchement de Félix Tshisekedi. Mais, si cette démarche aboutissait, Me Shabani serait porté à la tête du parti.
Bien que l’équipe de Victor Wakuenda fasse également partie de ce même directoire avec Jacquemain Shabani et Jean-Marc Kabund, elle disposerait d’un agenda malsain contre ce dernier. Car, il a été accusé d’être l’auteur d’une correspondance adressée à l’Assemblée nationale exigeant l’annulation de la candidature de Kabund au poste du 1er Vice-président de la chambre basse du Parlement. Seulement, la machine FCC-CACH avait fonctionné en faveur du président a.i de l’Udps. La troisième branche est celle de Fils Mukoko dit le «gardien du temple». Ce dernier ne jure que sur le départ de Kabund. Avec sa nouvelle ASBL dénommée «l’armée des bâtisseurs Tshisekedistes», il a acquis une grande popularité lui permettant de désavouer l’actuel exécutif.
Le silence de Félix inquiète…
A ce jour, plusieurs observateurs ne comprennent plus ce que cache réellement le silence du Président de la République et ancien président de l’Udps, Félix Tshisekedi, face à la situation alarmante qui touche à la survie de son parti, voire de son avenir politique. Il reçoit régulièrement et parle à ces deux camps sans trouver des solutions adéquates. Une démarche qualifiée d’erronée qui pourrait, tôt ou tard, le fragiliser politiquement.
D’après les bruits de couloir de la base de Limete, le principal objectif des démarches entreprises par les «putschistes» de Kabund serait l’organisation d’un congrès qui engendrera un nouveau président du parti qui sera automatiquement le candidat du parti à la présidentielle de 2023. Ce schéma est formellement rejeté par le camp Kabund qui s’interroge sur l’avenir politique de Félix Tshisekedi, au cas où il est définitivement mis à l’écart. Et, si tel était le cas, la situation profiterait aux ennemis politiques du parti du Sphinx de Limete dont le fils n’aura passé que 5 ans au sommet de l’Etat et assommé définitivement le parti.
Que faire ?
A entendre plusieurs analystes politiques, le mieux pour ce parti serait de laisser Jean-Marc Kabund nommer un nouveau Secrétaire général et son exécutif qui devront gérer le parti convenablement au quotidien. En ce moment-là, Kabund demeure le président intérimaire, en attendant l’organisation du congrès en 2022, une année avant la tenue de la prochaine présidentielle, qui maintiendra Félix Tshisekedi candidat du parti en 2023.
Le nouvel exécutif se chargera également de consolider une bonne organisation au sein des structures phares du parti comme la Convention Démocratique et la Commission électorale permanente du parti.
La Prospérité
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