Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) préconise la publication des résultats des élections du 30 décembre 2018 de manière détaillée afin d’attaquer la problématique de corruption par ses racines. Dans une série de messages postés sur compte twitter ce mardi 19 mars 2019, la Lucha désavoue la procédure du président de la République qui « outrepasse son pouvoir et ses attributions constitutionnelles ».
C’est une fracassante sortie que vient d’effectuer la Lucha, 24 heures seulement après la ferme décision de suspendre de l’installation du Sénat découlant des élections du 15 mars dernier et de reporter, à une date ultérieure, l’élection des animateurs des exécutifs provinciaux. Pour le mouvement citoyen, le président de la République a franchi les bornes constitutionnelles de son pouvoir en agissant de la sorte.
« Nous critiquons la décision de Félix Tshisekedi de suspendre l’installation du Sénat et reporter sine die l’élection des Gouverneurs et des vice-Gouverneurs, car elle outrepasse son pouvoir et ses attributions constitutionnelles », indique la Lucha dans son message.
Si telle démarche n’est pas du goût de la Lucha, elle propose un chapelet de mesures qui permettront de « dénicher d’éventuelles irrégularités ».
L’assainissement de la magistrature est l’une des voies que préconise la Lucha. Certaines figures pro-Kabila devraient être élaguées de la machine judiciaire du pays, à l’entendement de ce mouvement de résistance démocratique.
« Remplacer en procédure d’urgence certains hauts magistrats Kabilistes, comme Flory Kabange Numbi », est le premier palier de la résolution de la problématique de corruption, selon le modèle proposé par la Lucha.
Par ailleurs, la Lucha est favorable à l’instruction faite, par le président de la République « aux parquets d’enquêter sur les allégations de corruption et en poursuivre les auteurs (corrompus et corrupteurs) toutes affaires cessantes ».
Publication des résultats détaillés des élections du 30 décembre 2018
Mais la Lucha se montre plus rigoureuse en demandant de revenir dans les archives des élections de l’année dernière pour élaguer toutes les failles du processus.
« Demandez à la CENI de publier les résultats détaillés des élections du 30 décembre 2018, bureau par bureau et circonscription par circonscription, afin de permettre de dénicher d’éventuelles irrégularités et s’assurer que les députés actuels sont ceux qui ont été élus », complète la Lucha dans ce long message.
Pour être complet, la Lucha propose également la retouche de certaines législations nationales afin de prévenir tout autre cas de violation des principes élémentaires de démocratie. Il s’agit notamment d’initier la « réforme de la constitution pour, entre autres, changer le mode de scrutin des gouverneurs et des sénateurs », en passant du scrutin universel indirect au scrutin universel direct.
La Lucha propose enfin « la modification de la loi sur la CENI pour la rendre plus indépendante et changer ses animateurs ».
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement a été sur plusieurs fronts engagés dans la lutte pour l’alternance démocratique en RDC.
Sa position, vis-à-vis des décisions de la réunion interinstitutionnelle de lundi dernier, vient s’ajouter à une panoplie d’autres commentaires ayant renfloué les réseaux sociaux dès le crépuscule même de la sortie de ladite décision.
En fonction de leur appartenance politique, des acteurs se sont prononcés tant favorablement que défavorablement face à cette décision de l’administration de Felix Tshisekedi.
En attendant, la décision de la Présidence reste de mise, l’installation du nouveau sénat est gelée et l’élection des gouverneurs sursise.
Mediacongo
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