La frappe, israélienne selon le Hamas, a touché l’enceinte de l’hôpital Al-Ahli, situé dans le centre-ville de Gaza. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé un deuil national après ce « massacre ». De son côté, l’armée israélienne attribue cette frappe au Jihad islamique.
Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans une frappe ayant touché l’enceinte de l’hôpital Al-Ahli, situé dans le centre-ville de Gaza, a rapporté mardi le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien. Il affirmait dans un premier temps que cette frappe avait fait 500 morts, avant qu’un porte-parole de la défense civile de Gaza n’évoque lui un bilan d’environ 300 victimes.
Dans un communiqué, il ajoute que « des centaines de victimes se trouvaient dans les décombres », sans préciser si elles étaient mortes ou blessées. Le Hamas attribue la destruction de l’hôpital à un raid israélien. De son côté, l’armée israélienne attribue cette frappe au Jihad islamique. « D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital », a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué.
Le bureau médias du Hamas a dénoncé « un nouveau crime de guerre de l’occupation (Israël, NDLR) » et indiqué que « des centaines de patients, de blessés et de déplacés » se trouvaient dans l’établissement. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a annoncé un deuil national après ce « massacre ».
Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a condamné mardi la frappe et exigé une protection immédiate pour les civils et les installations de santé. « L’OMS condamne fermement l’attaque sur l’hôpital Al Ahli Arab », a posté sur le réseau X (anciennement Twitter) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a appelé mardi « l’Occident à faire cesser immédiatement la tragédie » à Gaza. Cette attaque est le fruit d’un « esprit diabolique », a-t-il encore dénoncé dans un message posté sur X (anciennement Twitter). « Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice », a-t-il prévenu.
Le président du Conseil européen Charles Michel a estimé mardi qu’une attaque contre une infrastructure civile n’était pas conforme au « droit international ». « Il semble que c’est confirmé, et une attaque contre une infrastructure civile n’est pas conforme au droit international », a déclaré M. Michel qui a aussi exprimé son « émotion ». Le président du Conseil européen s’exprimait à l’issue d’un sommet par visioconférence des 27 pour tenter d’afficher l’unité du bloc à propos de la guerre entre Israël et le Hamas après plusieurs jours de cacophonie.
Déjà des milliers de morts à Gaza
Au moins 4 000 personnes s’étaient réfugiées dans cet hôpital du fait de la guerre entre le Hamas et Israël. À Gaza, plus d’un million de Palestiniens, selon l’ONU, ont fui leur foyer. Ces déplacés se pressent par milliers dans les hôpitaux, devenus des camps improvisés, dans l’espoir d’y échapper aux frappes israéliennes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà recensé lundi « 111 infrastructures médicales » visées, « 12 cadres soignants tués et 60 ambulances visées ». Au moins six personnes réfugiées dans une école de l’ONU ont aussi été tuées mardi dans un raid israélien, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
L’eau et la nourriture manquent aussi pour les 2,4 millions de Gazaouis, privés également d’électricité, après le siège imposé par Israël le 9 octobre au petit territoire palestinien, déjà soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007. Dans le sud de Gaza, où les habitants ont fui par centaines de milliers, suivant un appel à l’évacuation du nord lancé par l’armée israélienne, le point de passage de Rafah, contrôlé par l’Égypte, reste fermé. L’aide humanitaire qui afflue reste bloquée à cette seule porte de Gaza sur l’extérieur qui ne soit pas contrôlée par Israël.
Les frappes de représailles israéliennes sur la bande de Gaza avaient tué, avant cette frappe, environ 3 000 personnes, en majorité des civils palestiniens, selon les autorités locales. Plus de 1 400 personnes ont, elles, été tuées en Israël, la plupart des civils tués le jour de l’attaque, la plus meurtrière depuis la création de l’État d’Israël.
Le Parisen / Provinces26rdc.com
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