Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a participé, samedi à Brazzaville, au deuxième sommet des trois bassins tropicaux du monde.
Intervenant en qualité de co-organisateur de ces assises, avant le discours du lancement des travaux par son homologue du Congo, Denis Sassou, Félix Tshisekedi a ouvert une parenthèse au cours de son speech pour réagir aux propos du chef de l’État du Kenya, William Ruto.
Ce dernier, très ovationné par le public ayant rempli la salle de conférence du centre international de Kintélé, avait, dans un discours magistral, appelé ses pairs africains à accélérer la mise en œuvre de la ZLECAF (Zone de libre échange continental africain) pour renforcer la collaboration des États africains et assurer la consolidation de la puissance de l’Afrique. Ruto s’est félicité de sa politique de suppression de visa entre son pays et quelques États africains, et a appelé à l’application de cette mesure par tous les États du continent.
Réaction de Félix Tshisekedi
« Avant de conclure mon propos, permettez-moi de réagir à la très brillante prestation de notre frère le président William Ruto mais également de notre frère Brice Oligui sur la nécessité d’être unis et des avantages qui en découlent », a déclaré Félix Tshisekedi dans une parenthèse l’ayant sorti de son discours officiel.
« Lorsque je suis devenu président de Ia République, la première destination à laquelle j’ai réservé mes déplacements, c’était en Afrique. (…) J’ai parcouru et visité tous les neuf voisins de la RDC. (…) Mon but était de parler à tous mes pairs de la mécessité de vivre en paix, de vivre unis, de développer des projets. Je suis en mesure de dire pour chaque pays les projets sur lesquels nous avons commencé à parler. C’est vous dire l’attachement que j’ai à la paix et à l’unité des peuples d’Afrique », a poursuivi le chef de l’État de la RDC.
Et d’ajouter :
» Mais, et je voudrais vraiment tempérer l’enthousiasme qui était nôtre quand nous avons suivi le président Ruto, pour dire malheureusement que nous sommes loin de la réalité » de paix et d’unité en Afrique ».
« Car, en ce moment où nous parlons de la de notre biodiversité, il se passe en ce moment au Parc national des Virunga, une des réserves les plus importantes au monde en forêt et en biodiversité, un activisme armé qui met en mal cet écosystème, (pire, ndlr) qui le détruit. Et cela n’a pas été décidé à Washington, à Paris ou à Londres. Ç’a été décidé en Afrique et plus précisément à Kigali », a déploré Félix Tshisekedi avant de conclure :
« C’est pour dire que nous devons bannir l’hypocrisie qu’il y a entre nous ».
Pour l’érection d’un mur entre la RDC et le Rwanda ?
Au terme de son premier mandat à la tête de la RDC, le président Félix Tshisekedi est butté à une réalité sécuritaire contrastant avec sa volonté de pacifier le flanc oriental du pays en proie à l’activisme de plus de deux cents cinquante groupes armés locaux et étrangers.
Dans ses propos, Félix Tshisekedi a, à peine, dissimulé ses intentions face au Rwanda accusé d’acte d’agression et de soutien au M23 contre l’État congolais. « Je ne suis tenté de construire des ponts, mais plutôt des murs pour protéger ma population » contre l’agression rwandaise. Cette piste a été publiquement proposée par Adolphe Muzito, ancien Premier Ministre et candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre prochain.
À quelques semaines du lancement de la campagne électorale, ce sujet alimentera certainement les débats publics sur les voies d’un règlement durable de la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Infos.cd / Provinces26rdc.com
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