L’artiste musicien congolais Awilo Longomba a confirmé la réalisation à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, de ‘‘Made in Kongo’’, qui est considéré comme le dernier album de sa carrière professionnelle, a appris l’ACP au cours d’un entretien samedi avec la star.
«Je viens de passer un séjour d’un mois à Kinshasa, ma ville natale, pour enregistrer mon dernier album qui s’intitule ‘‘Made in Kongo’’. Il contient 12 chansons dont tous les travaux discographiques sont pratiquement terminés. Cet album vient clôturer l’histoire des albums dans ma carrière musicale après avoir sorti plusieurs singles sur le marché international. La particularité est que c’est la première fois que je travaille un disque en solo dans mon pays. Vous avez constaté que Kongo est écrit avec la lettre K pour signifier simplement Royaume Kongo. L’œuvre a été réalisée à la demande du public», a précisé le chanteur Awilo Longomba. Et de poursuivre : «Made in Kongo est non seulement pour rappeler au monde mes origines mais aussi une manière d’honorer mon pays la République démocratique du Congo (RDC) ».
Le chanteur qui a dit ne plus avoir le temps de faire encore des albums, mais sans abandonner la musique, «veut continuer de réaliser des singles. Chaque chose en son temps. Je vais maintenant me concentrer sur d’autres projets à caractère humanitaire à travers ma fondation qui œuvre pour le social. Je compte aussi me lancer dans la production artistique afin de promouvoir les jeunes talents de la musique urbaine en Afrique».
Porte-étendard de la musique Techno-Soukous en Afrique, Awilo Longomba a souvent du mal à imposer sa musique dans son pays la RDC
«Je suis conscient que les Congolais ne consomment pas vraiment le genre de musique que je fais. C’est une réalité qui ne m’affecte pas. Je ne peux pas non plus regretter ou m’en vouloir à mes compatriotes. Mais il y a aussi certaines de mes chansons qui ont tenté de percer au pays telles que ‘‘Caroline’’, Kupe bibamba ». Ces trois derniers temps, j’ai constaté que mes collaborations avec les collègues musiciens congolais cartonnent sur le terrain. Notamment avec mon jeune frère Innos-B. », a reconnu l’artiste. Et de poursuivre : « D’ailleurs, c’est aussi l’une des raisons qui m’a aussi poussé à réaliser l’album ‘‘Made in Congo’’. C’est une idée qui est née dans cet esprit. Il y aura des featuring avec un ou deux parmi mes frères musiciens que vous allez vraiment adorer dans cet album ». Celui que le public appelle ‘‘Propriétaire de tous les dossiers’’ a indiqué qu’il quitte Kinshasa la semaine prochaine pour se rendre à Paris où il va effectuer le mastering, le mixage et les derniers arrangements des sons de cet album avant sa sortie dans le bac à la fin de l’année.
A la question de savoir si Awilo est capable d’affronter le stade des Martyrs, le chanteur a réagi en ces termes : «Ce n’est pas impossible il ne sera facile pour moi de jouer seul dans ce grand stade de 80.000 places parce que je ne suis pas trop populaire dans mon propre pays. Je dois être franc avec vous. Mais retenez qu’il y a des stades au monde où j’ai rempli, qu’aucun congolais ne peut même pas oser. Chacun a son public. Je n’ai pas peur d’affronter le stade des Martyrs de Kinshasa mais il faut jouer là où les mélomanes te réclament ».
Awilo Longomba, précurseur du style techno-soukous
61 ans, Louis Awilo Longomba est réputé comme un ambianceur congolais, par sa musique et son look d’artiste. Ancien batteur du groupe Viva-la-Musica, il s’est fait un prénom sur le continent africain avec un style de musique souvent éloigné de la Rumba congolaise chanté par son père Vicky Longomba.
Ce dernier fut entre autres l’une des plus belles voix du Congo-Kinshasa et un ténor de l’orchestre Tout-Puissant OK Jazz de Kinshasa. Il a débuté sa carrière comme batteur dans des groupes kinois jusqu’à intégrer Viva-la-Musica qu’il quittera en 1993 avec ses collègues du groupe pour former l’orchestre »Nouvelle Génération’’.
Voulant voler de ses propres ailes, il s’est transformé en chanteur, devenant ainsi le représentant d’une autre version de la musique congolaise, celui qu’il appelle lui-même « techno-soukouss ».
Le succès qu’il récolte partout où il passe prouve qu’il ne s’est pas trompé de vocation. Comme jadis son père, Awilo parcourt le monde, en véritable show-man de la chanson congolaise. Installé à Londres, lui qui est considéré comme une irréductible bête de scène, est reconnue mondialement au rang des ambassadeurs dynamiques de la musique africaine.
ACP/O
Laisser un commentaire