La vice-premier ministre du plan Elysée Munembwe a défini ce mercredi 27 novembre 2019 les attentes du gouvernement vis-à-vis des forces vives réunies à ses assises à Kinshasa Lors de son intervention au Forum national de la Société Civile en RDC. « Partenariat Société Civile et Pouvoirs publics en RDC : Défis et contributions pour le développement durable »,
Elysée Munembwe a relevé les rôles que doit jouer la Société Civile dans le contexte de notre pays.
« Les organisations de la société civile (OSC) doivent jouer trois grands rôles dans la politique du développement : participer à la conception, l’élaboration, la mise en œuvre, au suivi et évaluation des plans, programmes et projets de développement; participer au dialogue social et faire le contrôle citoyen pour servir de catalyseur à l’amélioration de la gouvernance », a-t-elle cité.
En outre, Elysée Munembwe a souligné que « les OSC ne doivent pas être au service des hommes politiques mais plutôt de la population mettant l’État face à ses responsabilités et impulser le changement social »
« … elles doivent stimuler la pleine participation de tous les citoyens à la vie publique, consolider la démocratie et ses attributions, servir de cadre d’expression libre, promouvoir le pluralisme et la diversité, améliorer la gouvernance dans les organisations et dans la communauté « , a-t-elle ajouté
D’après la vice-premier minsitre du plan, les OSC ont des forces mais également des faiblesses entre autres
la recherche du lucre plutôt que les intérêts des populations et la mauvaise gestion des financement reçus des PartenairesTechniques et Financiers (PTF).
En terme suggestions, elle a recommandé notamment de renforcer l’implication des OSC dans le fonctionnement des groupes thématiques sectoriels et rendre le cadre des concertations plus efficace en favorisant le dialogue démocratique, l’alternance et le développement participatif ainsi que capitaliser l’expertise de la Société Civile pour l’avancement des politiques de développement…
Sur la même thématique, le directeur de cabinet représentant le ministre du développement durable a suggéré l’identification des OSC et le contrôle de leurs prestations
Le deuxième Forum national de la Société Civile de la RDC va se clôturer vendredi 29 novembre 2019 avec la validation d’une feuille de route et la mise en place du nouveau bureau du Cadre des Concertations national de la Société Civile.
Le renouvellement des animateurs et animatrices du cadre de concertation national de la société civile (CCNSC) interviendra à la fin du 2ème forum national des organisations de la société civile ouvert, mardi 26 novembre. L’équipe dirigeante mise en place en 2013 sera reconstituée en fonction des orientations qui déboucheront sur ces accises de quatre jours. La désignation se fera par consensus.
« Le cadre de concertation national de la société civile (CCNSC) c’est ce qu’on peut considérer comme l’Œcuménisme de la société civile, c’est-à-dire qu’il ne va pas remplacer ou empiéter aux activités des organisations mais on veut obtenir une synergie, on veut faire un nouvel élan. Avec les amis qui sont ici on va définir les moyens possibles pour qu’on puisse avoir l’échantillonnage qui va diriger le cadre. Ce sera par consensus que nous privilégions, les élections sont bonnes, nous les voulons tous mais on va expérimenter le consensus. On va définir la taille, la forme du bureau par rapport aux besoins, à la situation actuelle, aux objectifs qu’on s’assigne mais aussi au regard de plus en plus croissant des associations de la société civile, avoir un cadre d’échange et un espace où les organisations peuvent s’exprimer en dehors des objectifs et des activités de chaque organisation », a déclaré Dieudonné Mushagalusa, chargé de la communication du 2ème forum.
Intervenant sur la thématique perspectives de travail des organisations de la société civile à l’horizon 2030, à l’ouverture, mardi 26 novembre, du 2ème forum des organisations de la société civile, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), à travers son représentant, le père Clément Makiobo de la commission justice et paix, a invité les organisations de la société civile à plaider pour l’organisation des élections locales en RDC.
“ La RDC a choisi la décentralisation comme mode de gestion. Celle-ci offre l’avantage de rapprocher les administrateurs des administrés, d’associer les communautés de base à la gestion de la chose publique à travers les organes élus dotés des pouvoirs spécifiques propres dans diverses matières. La décentration implique une autonomie de gestion financière. Ce qui permet aux ETD d’avoir leurs budgets propres”, a t-il déclaré.
Il a insisté sur la problématique de gouvernance au niveau décentralisé.
“ À ce niveau, il se pose aujourd’hui un problème des fonds, de gestion transparente des contributions des opérateurs notamment miniers dans certaines nouvelles provinces. Le code minier demande que 15% de redevance minière soit rétrocédée aux ETD pour les projets de développement communautaires. Pour ce faire, les ETD doivent avoir des plans de développement, des budgets élaborés et votés. Mais, pour voter ces budgets, il faut des organes délibérants issus des élections. Voilà pourquoi, par ignorance ou mauvaise foi, les responsables nommés des ETD ne savent pas quoi faire avec les fonds ainsi obtenus, qu’ils ont tendance à considérer comme une sorte des pactoles personnels. Cette situation crée des frustrations, des tensions qui souvent bloquent le fonctionnement des institutions provinciales”, a-t-il expliqué.
Il a également martelé sur le rôle des élections locales.
“ Face à cette situation qui ne favorise pas l’amélioration des citoyens à la base, la société civile ne devrait-t-elle davantage qu’exiger la tenue des élections locales, bien entendu avec quelques préalables dont la réforme de la CENI et la révision de la loi électorale ? Sans les élections locales, la gouvernance locale participative ne sera qu’un discours. Alors il faut un plaidoyer de toute la société civile pour obtenir ces élections qui ne sont pas un cadeau. Parce qu’aussi longtemps qu’on aura à la tête des personnes nommées, ils n’auront aucun compte à rendre à la population », a ajouté le père Clément Makiobo.
Dans le projet de budget 2020 en examen à la commission économie et finances de l’Assemblée nationale, une enveloppe de 220 milliards de FC a été réservée pour les élections urbaines, municipales et locales. Dans le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), publié le 5 novembre 2017, la convocation de l’électorat était prévue pour mars 2019. Elle n’a pas eu lieu. L’élection des conseillers communaux et des secteurs/chefferie était programmée pour le 22 septembre 2019, tandis que celle combinée des conseillers urbains, des bourgmestres et des chefs des secteurs/chefferie pour le 4 décembre et l’élection des maires et maires adjoints pour le 25 janvier 2020. Une nouvelle programmation devrait être arrêtée au vu du retard pris.
L’équipe de la CENI, fin mandat depuis juin 2019, a déposé à l’Assemblée nationale son rapport général, après 4 ans à la commande. Elle s’apprête à céder sa place à une nouvelle équipe probablement avec une nouvelle configuration de la centrale électorale.
Contexte
Du 26 au 29 novembre, le cadre de concertation national de la société civile (CCNSC) qui est un regroupement des organisations de la société civile, mis en place lors du 1er forum de la société civile tenu en 2013, organise le 2ème forum sous le thème : « Repenser le rôle des organisations de la société civile » avec 240 participants, venus de toutes les provinces du pays.
La cohésion entre les acteurs et la poursuite du dialogue avec notamment le gouvernement pour l’acquisition des documents juridiques pour le bon fonctionnement du CCNSC seront mis en exergue au cours de ces travaux. Le renouvellement des animateurs et animatrices du CCNSC interviendra à la fin de cette rencontre.
Cette table ronde bénéficie de l’appui financier de l’Union Européenne et de Diakonia, une organisation humanitaire suédoise œuvrant pour un monde équitable et durable sans pauvreté.
Laisser un commentaire